Avec la Villa d’Este qui a lieu fin mai, Pebble Beach est, en août, le rendez-vous incontournable des amateurs passionnés par les belles carrosseries. Au-delà du concours d’élégance qui clôturera ce dimanche la Monterey Car Week, Pebble Beach est aussi devenu l’endroit où les marques premium démontrent leur créativité autant que leur savoir-faire.
Ce meeting est en effet une occasion unique d’approcher un parterre de collectionneurs et autres amateurs avisés, dont certains, très fortunés, seront leurs clients de demain et, par là même, les ambassadeurs d’un blason qu’il apparaît indispensable de faire briller.
Les années automobiles se suivent et ne se ressemblent pas forcément, en termes d’investissement des marques. Ainsi, cette année, BMW s’est contenté d’apposer une peinture de guerre «Jägermeister» sur la magnifique 2002 Hommage qu’il a déjà présentée à la Villa d’Este en mai dernier. À l’inverse, Mercedes qui, en Italie, était resté discret, s’est déplacé avec faste en Californie.
Son concept Vision Mercedes-Maybach 6, ne manque pas d’envergure. Comme son nom le précise, ce flamboyant coupé 2+2 places mesure pratiquement 6 mètres de long, 5,70 mètres pour être précis. Si Gorden Wagener, à la tête du département design de Daimler AG, ne cache pas que cette étude rend hommage aux «aéro coupés» des années trente, il ajoute qu’elle ne verse pas, pour autant, dans le style rétro.
Quand il décrit sa lunette arrière divisée en deux par une arête en tôle, il y voit une référence aux yachts de luxe. Soit, mais on pense aussi à la Bugatti Atlantic de 1934, ou à la moins connue Maybach Zeppelin DS8 Stromlinie de 1932. Quoi qu’il en soit, toute la magie du dessin du coupé Vision 6 réside dans des proportions à nulles autres pareilles.
Son capot sans fin, sa grande largeur (2.100 mm) et son toit surbaissé (1.328 mm) suggèrent une grande finesse aérodynamique, tandis que les grandes roues de 24 pouces et surtout les fanons qui divisent sa monumentale calandre semblent annoncer une débauche de chevaux-vapeur.
En réalité, si Mercedes-Maybach annonce une puissance de 750 ch, elle n’émane pas d’un V12, mais de quatre machines électriques, une dans chacune des roues, alimentées par une batterie, d’une capacité de 80 kWh, logée dans le plancher. La marque allemande avait utilisé un mode de propulsion similaire pour l’éphémère coupé SLS AMG Electric Drive.
Ainsi motorisé, le coupé Vision 6 serait capable d’accélérer de 0 à 100 km/h en moins de quatre secondes et, plus rare s’agissant d’une voiture électrique, d’atteindre 250 km/h en pointe. Le constructeur ajoute que l’autonomie, selon le cycle NEDC, dépasserait les 500 kilomètres et, plus modestement, 322 kilomètres, selon la norme américaine EPA, plus sévère.
Ces distances ne seront jamais atteintes en roulant à 250 km/h, mais les ingénieurs de Daimler ont une parade pour récupérer 100 kilomètres d’autonomie en seulement 5 minutes: une charge rapide sur borne de 350 kW. C’est un prototype, on peut toujours rêver. L’intérieur du concept, dont le dessin est aussi pur que celui de sa carrosserie, donne aussi à rêver, autant par son contenu high tech que par sa réalisation faisant appel aux matériaux les plus nobles.
Comme le coupé Maybach Exelero de 2005, confectionné pour le manufacturier de pneumatiques Fulda, le prototype Vision Mercedes-Maybach 6 est et restera unique. Il n’en demeure pas moins qu’un coupé de cette classe ferait un extraordinaire vaisseau amiral pour la nouvelle flotte Mercedes-Maybach.
