Entre les trois acteurs allemands – Audi, BMW et Mercedes – , la bagarre pour la suprématie du marché premium n’est pas qu’une histoire de volumes. Puisqu’il est question de standing et de montrer ses muscles, cette bataille passe aussi et surtout par la domination en termes de puissance. A ce petit jeu, Mercedes frappe un grand coup à l’occasion de la révélation de la version AMG de sa nouvelle Classe E. Revisitée par les sorciers de la division sportive d’Affalterbach, la Classe E devient la routière la plus puissante du marché avec 612 chevaux dans sa déclinaison S. En voie de s’arrêter pour laisser la place à une nouvelle génération, la BMW M5 dans sa livrée «Competition Edition» ne dépasse pas 600 chevaux. De son côté, le V8 4 litres turbo d’Audi affiche 605 chevaux sous le capot de la RS7 Performance et de la RS6 Avant Performance. Non content de devenir la berline Classe E la plus puissante de l’histoire, la E 63 AMG a aussi le culot d’afficher une puissance supérieure à la sportive AMG-GT. Même la radicale AMG-GT R est battue avec ses 585 chevaux.
La Classe E la plus puissante de l’histoire
Lors de sa commercialisation au printemps prochain, la Classe E AMG proposera deux variantes de son V8 4 litres biturbo dérivé de celui qui équipe déjà plusieurs modèles de la famille AMG, à commencer par le coupé GT et sa déclinaison roadster: 571 et 612 ch en variante S. Pour atteindre cette puissance, les motoristes ont installé un turbo à double entrée. Résultat: le couple délivre 100 Nm de plus que dans la version standard pour culminer à 850 Nm en version S. Pour faire passer une telle cavalerie, la E 63 AMG accueille une transmission automatique à 9 rapports Speedshift MCT qui abandonne le convertisseur au profit d’un embrayage multidisque pour réduire le temps de passage des vitesses. A ce niveau de puissance, les ingénieurs ont jugé prudent d’y adjoindre une transmission intégrale 4Matic. Mais pour préserver le dynamisme de conduite, cette transmission s’en remet à un embrayage multidisques qui est capable de faire varier la distribution du couple entre les essieux avant et arrière dans des proportions inconnues jusqu’ici chez Mercedes. C’est ainsi qu’elle peut transmettre 100 % du couple aux roues arrière mais aussi 50 % dans les roues avant. Elle y ajoute un mode Drift. Les plus téméraires pourront s’adonner à de grandes glissades et voir partir les énormes pneumatiques en fumée.
Malgré ses performances dignes des meilleures sportives – 0 à 100 km/h en 3,4 secondes -, la Classe E AMG n’oublie pas de faire un geste pour la planète. Pour la première fois, le V8 dispose de désactivation des cylindres (2ème, 3ème, 5ème et 8ème). Cette fonction est accessible en mode Confort et dans une plage de régimes comprise entre 1 000 et 3 250 tr/min. Cela permet à cette surpuissante berline d’annoncer une consommation normalisée de 8,9 l/100 km, ce qui correspond à des émissions de CO2 de 203 g/km.
Esthétiquement, la E 63 AMG évite d’en faire trop mais on remarquera une calandre spécifique, des boucliers redessinés, une lame aérodynamique sur la malle arrière, quatre canules carrées d’échappement et des roues de 19 ou 20 pouces. L’habitacle a aussi été revisité au profit de l’ambiance sportive.
