Prenez une moto bien née, chère, mais pas trop, augmentez – sensiblement – la hauteur de sa selle, faites lui chausser des pneus tout terrain, et vous aurez dans votre gamme une nouvelle machine capable de quitter le bitume. Moto «marketing», la Ducati Scrambler Desert Sled? Après les Scrambler Classic, Icon, Urban Enduro, Full Throttle et Sixty2, voilà une sixième déclinaison de la Scrambler. Elle a été programmée pour nous emmener sur les territoires de l’off road.
Ce modèle reprend les codes un peu oubliés des «Sled» des années 1960 et 1970. Entendez par là des machines de plus de 500 cm3, modifiées pour aller dans le désert, aux suspensions et rayons renforcés et au moteur protégé par une plaque de métal des vilaines pierres pouvant se cacher dans le sable. Cette nouvelle Ducati est plus qu’un modèle simplement adapté à un usage tout terrain. Son cadre a d’abord été renforcé, ses suspensions arrière et avant sont différentes, et entièrement ajustables (détente, précharge et compression) pour la fourche. Leur débattement est de 200 mm. Outre ces composants de qualité, on trouve une roue de 19 pouces à l’avant et de 17 à l’arrière. Elles sont chaussées de pneus à crampons Pirelli Scorpion Rally STR.
Entretien tous les 12 000 km
On remarque également un nouveau bras oscillant en aluminium, une nouvelle selle, qui culmine 860 mm, un guidon dont la rigidité est améliorée par un renfort, un garde-boue également haut perché, une grille de phare et de nouveaux repose-pieds. Le moteur reste le fameux bicylindre maison de 803 cm3 développant 75 ch à 8 250 tr/mn pour un couple de 6,9 mkg à 7 750 tr/mn. Ses intervalles d’entretien sont de 12 000 km. La transmission secondaire est par chaîne, et la boîte compte six rapports. La machine est disponible en rouge («red dusk») et en blanc («white mirage»). Dans cette dernière, la Srambler Desert Sled évoque incroyablement la célèbre Yamaha XT 500 lancée en 1986, et dont elle semble vouloir prendre la relève.
ABS déconnecté en off-road
Enfourcher facilement cette moto exige une taille minimale. Même si elle peut être baissée de 20 mm, la selle est haute, et les moins de 1, 75 m devront faire attention. Le guidon tombe facilement en main, mais il surprend au début par sa largeur. Là encore, les grands gabarits seront favorisés. Le moteur démarre d’un simple coup de démarreur, gaz au ralenti. On retrouve la vivacité enjouée de ce groupe. L’empattement de 1 505 mm assure une bonne stabilité, et les presque 200 kg de la moto (191 kg exactement) ne se font pas trop sentir.
Sur route, du moins, où elle est capable d’un bon 180 km/h. La situation est différente sur piste, où la roue arrière à tendance à s’enliser dans le sable. Et pour déconnecter l’ABS, ce qui recommandé en off road, il faut passer par une arborescence informatique dont l’ergonomie n’est pas des plus simples. Encore une manipulation à apprendre. Mais, assis ou debout sur les cale-pieds, la Desert Sled se joue de toutes les difficultés. Simplement, une moto plus typée cross passera plus vite ou plus facilement sur un mauvais terrain. Cette Ducati est ce que le SUV est à la voiture: un engin tous chemins, capables d’aller partout, à condition de ne pas avoir peur de rayer sa belle peinture. Car la Ducati Scrambler Desert Sled est un objet de prix. Dans l’univers automobile, on dirait un «premium»: son tarif, hors option, débute à 11 290 €.