Malgré des ventes accusant une légère baisse l’an passé, le scooter à trois roues reste très prisé en France, notamment des automobilistes qui voient dans ce drôle d’engin l’opportunité d’accéder à une moyenne cylindrée, sans devoir passer le permis moto. Tant et si bien que les trois-roues motorisés représentent aujourd’hui la moitié des ventes de maxi-scooters de plus de 125 cm3.
Cette catégorie fut initiée en 2008 par un certain Piaggio MP3 qui fut rarement imité, sans doute en raison d’une relative complexité mécanique. On ne lui connaît que deux challengers, le Quadro et le Peugeot Metropolis qui n’ont, jusqu’ici, pas rencontré le même succès. Le début de carrière du trois-roues français a sans doute été affecté par une cylindrée inférieure à celle de la référence italienne, et un comportement routier légèrement en retrait.
Mais ça, c’était avant. La marque française, passée sous contrôle (51%) de l’indien Mahindra en 2014, vient de revoir sa copie. Le millésime 2017 du Metropolis 400 comporte 25% de pièces nouvelles. Non seulement pour se conformer à une norme Euro 4 imposant l’ABS et une réduction drastique des émissions polluantes, mais aussi pour rivaliser en dynamique avec le puissant MP3.
Nous espérions un passage en 500 cm3, mais les motoristes français se sont contentés d’une profonde révision du monocylindre maison de 400 cm3 pour accroître son couple à bas régime, quitte à perdre 2 petits chevaux. La consommation moyenne redescend, selon le constructeur, de 4,2 à 3,9 l/100 km, soit des émissions de C02 de 89 g/km contre 96 g/km auparavant.
L’écart de puissance entre le Metropolis 400 et le Piaggio MP3 500 (Euro 4) n’étant plus que de 3 chevaux, leurs performances s’avèrent plus proches qu’on pourrait le penser. L’écart de cylindrée aura certainement plus d’impact sur l’ego du conducteur que sur les accélérations proprement dites.
Plus déterminant à nos yeux, Peugeot a rigidifié le cadre du Metropolis, monté des roues de 13 pouces à l’avant et des pneus Michelin Citygrip plus étroits comme sur le MP3, et aussi revu le réglage des suspensions pour à la fois améliorer la tenue de route et le confort. Sans oublier un freinage renforcé permettant de gagner 3 mètres sur un freinage à 50 km/h.
Si la silhouette du Metropolis n’a pas beaucoup évolué depuis son lancement en 2012, la série spéciale RX-R qui fait l’objet de notre essai, parée de noir mat et de rouge, d’un plancher plat recouvert d’aluminium et d’un pare-brise fumé réglable, contribue à la dynamiser.
L’ADN de la marque au lion se retrouve dans une face avant d’inspiration automobile, une instrumentation avec des cadrans cerclés de chrome, un compte-tours inversé, une ouverture arrière du coffre façon hayon, des feux diurne à LED, l’allumage automatique des warnings lors des freinages d’urgence, un frein de parking électrique, et encore un démarrage sans clé.
Un automobiliste, client de la marque, ne sera donc pas dépaysé, d’autant qu’avec son système de blocage automatique à l’arrêt et la progressivité de ses commandes, le Metropolis 400 s’avère plutôt facile à prendre en mains. Il faut juste composer avec une masse importante (265 kg) à l’arrêt, mais dès qu’il est en mouvement, ce trois-roues donne l’impression de s’alléger.
Comparé à un maxi-scooter traditionnel, son train avant présente certes davantage d’inertie mais sa maniabilité égale désormais celle du MP3. Le confort est en progrès sur bon revêtement, mais demeure perfectible au passage des trop nombreux nids-de-poule qui jalonnent le pavé parisien.
Côté moteur, la diminution du bruit et des vibrations est appréciable. Quitte à faire référence à l’automobile, un système stop and start de coupure automatique du moteur à l’arrêt aurait cependant été le bienvenu. À condition de ne pas hésiter à tourner largement la poignée de gaz, les accélérations et les reprises sont du meilleur niveau.
Par temps de pluie, un système antipatinage, réglable selon trois niveaux, veille au grain. Le dosage du freinage, à l’aide des leviers ou de la pédale située sur le plancher, est aisé. Quant à la vitesse de pointe, elle dépasse les 130 km/h et autorise donc des trajets sur voie rapide, sans appréhension.
Sur un plan pratique, nous regrettons que Peugeot n’ait pas profité de cette remise à niveau technologique pour accroître la capacité du coffre. Les possesseurs d’un casque intégral de grande taille ne pourront toujours pas le ranger, et ils devront investir dans le top-case à 245 €.
Le Piaggio MP3 500 voit arriver dans ses rétroviseurs un Peugeot Metropolis 400 plus convaincant qu’il ne l’a jamais été. Il reste maintenant à ce trois-roues «made in France» à faire ses preuves, notamment en démontrant que les petits soucis de fiabilité qui ont affecté son début de carrière appartiennent désormais au passé.
Fiche technique
Moteur: monocylindre 4 soupapes, 400 cm3
Puissance: 37 ch à 7.000 tr/mn
Couple: 38 Nm à 5.250 tr/mn
Transmission: variateur + courroie
Hauteur de selle: 780 mm
Poids en ordre de marche: 265 kg
Réservoir: 13,5 litres
Prix: 9.599 € (RX-R)