Les Rolls-Royce ne sont pas des automobiles. Elles sont le symbole absolu de l’hyperluxe et de la réussite sociale. C’est si vrai qu’elles échappent aux codes de l’industrie automobile. La Phantom actuelle peut se flatter d’une longévité incroyable, comme ses aïeules. Quatorze ans: tous les constructeurs verraient défiler deux générations de véhicules. Pas la vénérable maison de Goodwood. Quatorze ans: c’est donc l’âge auquel la Phantom VII, premier modèle de l’ère BMW, s’offre une retraite méritée. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, sa remplaçante voit ses lignes évoluer en douceur.
La révolution pointe pourtant sur le Spirit of Ecstasy placé 15 mm plus haut qu’auparavant. Invisible à l’œil nu, elle prend la forme d’une plateforme inédite, entièrement en aluminium, et réservée à la marque anglaise. Destinée à servir de base à tous les prochains modèles du constructeur, cette structure modulaire est capable de s’adapter à toutes les exigences de dimensions et de technologies. Elle permet de réduire le poids, d’augmenter la rigidité (+ 30 %) et ainsi d’améliorer le confort. Chez Rolls-Royce, ce dernier demeure la priorité numéro un. Il a donc fait l’objet d’un soin particulier. Cela se confirme avec l’apparition d’un nouvel essieu avant à double triangle et un essieu arrière à cinq bras. Avec l’appoint de la suspension pneumatique et de la caméra stéréo qui scanne la route pour adapter l’amortissement à l’état de la chaussée, la Phantom VIII revendique de procurer la sensation d’un «tapis volant» à ses occupants.
Conçue comme un véritable salon roulant, la Phantom accueille 130 kilos d’isolants acoustiques afin de recréer l’ambiance cocon. Si cela ne suffisait pas pour isoler les occupants du reste du monde, ils pourront compter sur des pneumatiques spécialement développés pour ce vaisseau. Leur structure interne reçoit une couche de mousse supplémentaire afin de réduire de 9 db le bruit global. Selon le constructeur, la nouvelle Phantom serait ainsi 10 % plus silencieuse à 100 km/h que le modèle qu’elle remplace. De même, les portières qui s’ouvrent en opposition sont si assistées que l’on ne devrait entendre qu’un murmure. Que l’on soit installé à l’avant ou passager des places arrière, la Phantom réserve une expérience indicible. Comme toujours, la technologie est suggérée, jamais envahissante. La planche de bord est épurée et la grande tablette centrale regroupant l’ensemble des fonctionnalités de la voiture peut disparaître derrière un panneau. Les matériaux sont des symboles d’excellence. La qualité d’assemblage appelle les superlatifs.
Le confort s’appuie aussi des sièges entièrement redessinés et dont la cambrure sur l’arrière réalisée en placage de bois s’inspire manifestement de la célèbre «Lounge Chair de 1956» exposée au musée d’Art moderne de New York. Les tablettes installées à l’arrière des dossiers de sièges avant et les écrans se déploient électriquement. À la finition déjà luxueuse, Rolls-Royce se fait fort de répondre à tous les caprices et les exigences de la clientèle. Une multitude de définitions sont donc disponibles entre les sièges individuels avec accoudoir amovible, le siège «lounge» ou l’armoire bar comprenant des verres à whisky et des flûtes de champagne. La version rallongée baptisée «Phantom Suite» ajoute des équipements de confort supplémentaires, notamment des zones chauffées telles que les accoudoirs. La planche de bord sera également personnalisable.
Le designer Giles Taylor a imaginé que les surfaces horizontales de la planche en verre trempé puissent servir de supports à des réalisations artistiques. Le programme de personnalisation Bespoke permet à chaque client de choisir leur artiste ou leur designer préféré dans le but de créer une œuvre unique, en concertation avec les artisans de Rolls-Royce.
Le confort que la Phantom VIII entend hisser à un niveau inégalé repose aussi sur le 12 cylindres en V. Dopé par deux turbocompresseurs, ce bloc silencieux de 6,75 litres délivre la puissance confortable de 563 chevaux, contre 460 ch pour la version précédente à aspiration naturelle. Le nouveau moteur délivre un couple titanesque de 900 Nm dès 1 700 tr/min. Il est accouplé à une transmission automatique à 8 rapports. On devrait être fixé sur le calendrier de lancement et les tarifs lors du salon de Francfort, début septembre.