Combien de voitures de collection croupissent depuis plusieurs décennies au fond de granges, sous des couches de poussière et de crasse? À en croire les révélations qui se succèdent chaque mois, nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises. La dernière en date nous vient du Japon. Par on ne sait quelle opération du Saint-Esprit, la maison d’enchères RM Sotheby’s a mis la main sur une Ferrari 365 GTB/4 Daytona de 1969 remisée depuis près de 40 ans dans la grange d’une propriété japonaise. Ce modèle qui avait disparu des écrans radars sera l’une des attractions de la vente aux enchères qui se tient à Maranello le 8 septembre, dans le cadre des festivités des 70 ans de la firme italienne.
La maison RM Sotheby’s a estimé cet exemplaire à «phares plexiglass» entre 1 400 000 et 1 700 000 euros, soit le double d’une Daytona en parfait état de marche pour l’estimation basse. Cette évaluation élevée s’explique par le fait que ce châssis #12653 n’est pas une Daytona comme les autres. Il s’agit de l’unique Daytona de route fabriquée avec une carrosserie aluminium identique aux premiers modèles de compétition engagés aux 24 Heures de Daytona. Complète mais dans son jus, la 365 GTB/4 Daytona «japonaise» n’affiche que 36 390 km au compteur.
Sortie de l’usine Ferrari en juin 1969, la Daytona #12653 peinte en rouge Chiaro (20-R-190) avec sellerie noire et rouge prend la direction du distributeur Motor S.p.A de Carla Allegretti à Bologne. En octobre 1969, la Daytona est acquise par Luciano Conti, le fondateur et éditeur du magazine Autosprint.
En septembre de l’année suivante, la Ferrari rejoint le garage de Guido Maran à Vérone. La Daytona n’est pas à son goût et un mois plus tard, elle change de mains. Carlo Ferruzzi de Ravenne en fait l’acquisition. En juillet 1971, la Daytona prend la direction du Japon où elle a été retrouvée voici quelques semaines. En janvier 1972, le magazine Car Graphic lui consacre un article. En mai 1975, la GT italienne est achetée par Goro Guwa de Gifu puis par Tateo Ito en avril 1979. Un an plus tard, elle rejoint la grange de son dernier propriétaire, Makoto Takai. De nombreux collectionneurs tentent régulièrement de lui acheter la Daytona mais M. Takai refuse toutes les offres.
Une nouvelle vie attend désormais cette Daytona cédée sans prix de réserve. Le prochain propriétaire décidera t-il d’engager une restauration complète pour qu’elle retrouve son lustre d’antan ou la laissera-t-il dans sa livrée «sortie de grange»? Affaire à suivre.