Une page se tourne. Mercedes-France a décidé de se séparer de sa collection de dix-huit véhicules constituée durant les années 1980-1990 avec la complicité des dirigeants de l’époque: Peter Kostka, Gunteher Fleig et Reinhard Lyhs, les présidents successifs de Daimler France, et de François Le Clec’h, directeur de la marque à l’étoile. La difficile décision a été prise au début d’année 2017 par le président en poste parti récemment diriger la filiale suisse, Marc Langenbrinck.Mais elle s’imposait tant la filiale française n’était plus organisée pour entretenir et faire rouler son patrimoine. La vente organisée dimanche dans le cadre de son brand store de Rueil-Malmaison va permettre à quelques collectionneurs d’assouvir leur passion pour la marque de Stuttgart. Les garants de ce patrimoine avaient été très inspirés à l’époque puisqu’ils avaient acquis quelques-uns des modèles qui font chavirer le coeur des enthousiastes de l’étoile.
Et comme toute collection de Mercedes se doit de posséder une 300 SL à portes papillon, celle de Mercedes-France en possède une. Sortie d’usine en décembre 1954, l’exemplaire a quasiment toujours été français. Votre serviteur revendique même la faiblesse d’avoir effectué un trajet Paris-Dijon à son bord pour participer à l’événement des 100 GT en 1979. La 300 SL à roues rudge appartenait alors à un certain Jean-Pierre Carré. Mercedes-France en fait l’acquisition en 1994. Vu souvent dans des manifestations comme le salon Rétromobile, cet exemplaire a peu roulé au cours des 20 dernières années. Il est estimé entre 900 000 et 1 300 000 €. La collection compte aussi une version 300 SL Cabriolet achetée en 2002. Elle est estimée entre 800 000 et 1 million d’euros. Si les 300 SL ne sont pas à la portée de toutes les bourses, la collection de la filiale française du constructeur allemand comporte aussi des modèles plus accessibles.
C’est le cas de la 500 SL R107 vendue avec son hard-top. Ce modèle présente la particularité d’être la propriété de Mercedes France depuis sa sortie de l’usine en 1988. Parmi les dernières de la série avant le passage à la W129, ce roadster affiche 69 267 km. Estimé entre 50 000 et 80 000 €, ce véhicule devrait ravir les amateurs de youngtimers. Pour la même estimation, la maison Artcurial propose aussi une 300 SEL 6,3, la berline préférée des pilotes de F1 au début des années 1970, mais également le modèle qui lui a succédé, la 450 SEL 6,9 l (1979). Cette dernière a toujours appartenu à Mercedes-France. C’est le cas également de la Mercedes 600 de 1972. Livrée neuve le 9 juin 1972, cette limousine a servi de véhicule de démonstration avant d’être remisée.
Dans cette vente, il est aussi possible de faire ses premiers pas en collection pour un montant moins élevé. Le patrimoine de Mercedes France comporte aussi une Smart roadster affichant seulement 6 758 km et une rare Crossblade de 2002. Au total, le catalogue de cette vente propose 56 lots. Il donne un aperçu de la richesse de la production du groupe Mercedes avec, entre autres, des 190 E 2,5 S, des AMG SLS, quelques avant-guerre (500 Sport, 540 K, …) et quelques classiques des années 1960-1970.