Qui aurait pu imaginer, il y a encore une dizaine d’années, que des marques de luxe comme Bentley, Lagonda ou Rolls-Royce et des références sportives établies telles que Ferrari, Maserati ou Lamborghini céderaient un jour aux sirènes du SUV.
L’évolution des conditions de circulation n’y est certainement pas étrangère, ainsi que l’irrésistible montée en puissance du gigantesque marché chinois. Toujours est-il que le SUV se décline aujourd’hui sous toutes les formes, y compris les plus luxueuses.
Témoin, le Cullinan que Rolls-Royce nous présente aujourd’hui, du nom plus gros diamant brut découvert en 1905 en Afrique du Sud par Sir Thomas Cullinan. Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, n’avait-il pas déclaré: «Une Rolls dans le désert est au-dessus des rubis».
Quand elle décrit le Cullinan, Rolls-Royce, propriété de BMW, emploie volontiers le terme de voiture haute. Bâti sur la plateforme en aluminium «Architecture of Luxury», inaugurée l’an dernier par la Phantom VIII, ce Cullinan, perché sur des roues de 22 pouces, culmine en effet à 1,84 mètre de hauteur. La reine d’Angleterre Elisabeth II pourrait y prendre place sans devoir ôter sa couronne.
Présenté comme une «force de la nature», ce SUV monumental mesure 5,34 mètres de long et 2,16 mètres de large. Il affiche le poids de forme respectable de 2,66 tonnes, mais son V12 de 6,75 litres l’est tout autant puisqu’il reçoit, comme dans la Phantom VIII, une paire de turbo portant sa puissance à 571 ch et son couple à 850 Nm dès 1.600 tr/min.
La première Rolls-Royce à transmission intégrale serait capable de traverser des gués d’une hauteur de 54 centimètres. Rares seront les clients à oser maculer de boue les pieds de la «Flying Lady». Mais, le Cullinan peut le faire et dispose pour cela d’un programme Off-Road dédié à la piste, au gravier, à l’herbe mouillée, à la boue, à la neige et, «of course», au sable.
Quel que soit l’usage, Rolls-Royce garantit le légendaire effet «tapis volant» généré par une suspension hydropneumatique, puisant ici ses informations auprès de deux caméras scrutant en permanence la nature du terrain abordé. Cette anticipation est en outre renforcée par une boîte de vitesses automatique ZF à 8 rapports connectée au GPS.
Le Cullinan bénéficiant par ailleurs de quatre roues directrices, sa maniabilité serait largement assurée. Rassurant mais sans doute pas suffisant pour un client Rolls-Royce habitué à tous les égards. Il va de soi que les passagers du SUV bénéficieront du même luxe et du même raffinement que dans les limousines de la marque.
S’agissant d’une carrosserie à hayon, la firme de Goodwood s’est toutefois laissée aller à quelques excentricités. Les clients soucieux de retrouver la même quiétude aux places arrière que dans une Phantom VIII y accéderont via les traditionnelles portes s’ouvrant en opposition et ils pourront opter pour une vitre de séparation les isolant phoniquement de la soute à bagages.
Le volume de cette dernière varie de 555 litres en configuration cinq places «Lounge Seat», à 526 litres en configuration quatre places «Individual Seat» équipée d’une console centrale arrière fixe incorporant un bar réfrigéré avec des verres à whisky et des flûtes à champagne.
Pour les gentlemen en quête d’aventure, Rolls-Royce va plus loin en proposant une option «Recreation module» aménageant le compartiment en arrière de façon à ce qu’il puisse s’adapter au loisir préféré du propriétaire: drone, pêche à la mouche, photographie, escalade, parapente, kitesurf, etc.
Le summum est atteint par le module «Viewing Suite». Une simple pression sur un bouton et deux sièges en cuir et une table à cocktail sortent du plancher du coffre. Orientés en direction du paysage, ils permettront d’assister à un événement hippique ou de surveiller les enfants s’adonnant à une activité sportive (Sic). Rolls-Royce assure que ce sont les meilleures places de la maison.
Quant à savoir quand et à quel prix, le Cullinan sera commercialisé aux «aventuriers» les plus fortunés de la planète, Rolls-Royce ne l’a pas encore annoncé mais les premières livraisons devraient intervenir avant la fin de l’année à un prix que l’on imagine proche de celui de la Phantom VIII affichée à 447.424 €.