Au premier quadrimestre 2019, les véhicules diesel ne représentent plus que 34,5 % du mix de ventes de modèles neufs, contre 72,9 % en 2012. Toutefois, les deux tiers du parc français, soit 21 millions de véhicules, roulent toujours au gazole. Les possesseurs de voitures diesel, en particulier s’il s’agit de modèles récents, ont ainsi de quoi s’inquiéter au sujet de la valeur de revente de leur machine. L’Argus a analysé la valeur des modèles diesel d’occasion sur les 3 principaux segments du marché, afin de déterminer l’étendue des dégâts causés par le recul de l’huile lourde.
Pour connaître les tendances des prix de transaction sur plusieurs années, l’Argus a analysé l’évolution de la moyenne des estimations de la valeur de revente d’une voiture de professionnel à particulier fondées sur l’observation de dizaines de millions de transactions. Pour ce faire, un panier de véhicules a été sélectionné, à la fois homogène (en termes d’âge et de kilométrage) et hétérogène (en termes de marques et d’ancienneté du modèle), et ce, sur les segments des citadines, des SUV familiaux, et des compactes.
D’après cette étude, les citadines du segment B (Renault Clio, Peugeot 208, Volkswagen Polo…) équipées de moteurs diesel ont des valeurs de revente assez nettement supérieures à celles de leurs homologues à essence, mais l’écart tend à se resserrer. De 872 euros en mai 2017, la différence est passée à 446 euros en mai 2019. Selon l’Argus, c’est dû au fait que ce segment a effectué sa transition vers l’essence depuis un certain temps (Seuls 19 % des véhicules neufs de cette catégorie sont vendus avec un groupe diesel).
Du côté des SUV familiaux (Renault Kadjar, Peugeot 5008, VW Tiguan, Nissan Qashqai…), les modèles diesel maintiennent une bonne cote. La différence de prix entre les versions à moteur essence et celles roulant au gazole tend même à s’accroître depuis un an avec un écart de + 1 119 euros en faveur des SUV carburant à l’huile lourde. Ce constat n’est pas vraiment surprenant, le sans-plomb n’étant pas adapté à ces engins lourds et peu aérodynamiques. À tel point que, d’après l’enquête, 28,8 % des automobilistes ayant acquis un SUV essence au cours de ces trois dernières années se disent prêts à repasser au diesel.
Seul le segment des compactes (VW Golf, Renault Mégane, Peugeot 308, Opel Astra…) enregistre un net recul sur les véhicules d’occasion diesel ces 24 derniers mois: de 15 080 euros en mai 2017, leur valeur moyenne est tombée à 14 531 euros en mai 2019. Une compacte roulant au gazole reste toutefois plus chère à la revente que son homologue essence, avec un écart qui approche encore les 600 euros. La raison, selon l’Argus, est que le segment des compactes, à l’inverse de celui des citadines, n’a pas terminé sa transition vers l’essence. Le diesel représentait ainsi encore plus de 45 % des ventes de voitures neuves sur le segment en 2018.