Performances écologiques et dynamiques ne sont pas incompatibles. C’est ce que nous démontre aujourd’hui Renault avec sa Clio E-Tech Hybrid, le premier modèle d’un vaste programme d’électrification de sa gamme qui lui permettra de réduire son empreinte carbone et ainsi d’éviter les amendes prévues en cas de dépassement des moyennes d’émissions de CO2 fixées par la Commission européenne.
D’ici à 2022, la firme au Losange va lancer 20 véhicules électrifiés (VP + VU) dont 12 véhicules hybrides et huit 100 % électriques. Cette année, le constructeur français va commercialiser trois véhicules hybrides dont deux hybrides rechargeables. Première à débarquer sur nos routes, la technologie full hybride, qui se dispense de brancher une prise à une borne, est destinée à la Clio V. Ce passage à l’électrification a été permis grâce au recours à la plateforme CMF-B de l’Alliance Renault-Nissan. À la différence des dernières Peugeot 208 et Opel Corsa qui ont misé sur une solution 100 % électrique, la Clio V a privilégié la technologie hybride autant pour ne pas faire d’ombre à la Zoé que pour des raisons de coût et d’encombrement. Cela ne l’empêche pas de suivre une voie inédite développée par les ingénieurs depuis 2011 et profitant de l’expertise de l’écurie de Formule 1 tant en termes de transmission que de gestion de l’énergie.
La technologie hybride série-parallèle de la Clio E-Tech Hybrid hérite des solutions techniques vraiment innovantes développées par le prototype Eolab de 2014. Elle associe un moteur 4-cylindres 1,6 litre atmosphérique de 91 chevaux d’origine Nissan à deux moteurs électriques, un alterno-démarreur de 15 kW et un moteur électrique de 35 kW placé dans la transmission. À l’arrivée, la version hybride devient le modèle le plus puissant et le plus performant de la gamme Clio avec une puissance de 140 ch. L’innovation réside dans l’absence d’embrayage, la meilleure solution selon les ingénieurs en termes de prestations et de gestion du poids. Ce système maison qui s’est distingué par le dépôt de 150 brevets repose sur une boîte à crabots composée de deux arbres. Elle permet un démarrage systématique en mode électrique.
C’est ainsi qu’en ville, Renault assure que l’on pourra rouler 80 % du temps sans déclencher le moteur thermique. Dans ces conditions, le gain en consommation pourrait atteindre 40 % par rapport au modèle TCe 130. En usage mixte, le gain avoisinerait 15 à 20 %. Ces performances seraient favorisées par les cycles de recharge extrêmement courts de la batterie de 1,2 kWh installée sous le plancher du coffre. Le constructeur assure avoir particulièrement travaillé la régénération à la décélération et au freinage. À chaque lever de pied, le moteur électrique principal récupère l’énergie cinétique et la transforme en énergie électrique que la batterie stocke. En activant le mode B, on augmente la puissance de décélération et ainsi la régénération à chaque lever de pied. Grâce à sa technologie, la Clio hybride serait capable de pousser des pointes en électrique jusqu’à 75 km/h. De même, un mode Sport sera capable de générer une meilleure réponse à l’accélérateur et de passer, par exemple, de 80 à 120 km/h en seulement 6,9 secondes.
Le chiffre officiel n’a pas encore été divulgué mais Renault espère annoncer des émissions de CO2 inférieures à 90 g/km. Cela est légèrement inférieur à la version diesel dCi 85 affichant 95 g/km de CO2. La version hybride doit remplacer les modèles diesels condamnés à terme, selon le constructeur, par les pouvoirs publics. Les automobilistes ne gagneront pas au change car la technologie hybride est onéreuse. Renault prévoit que le tarif de la Clio hybride sera équivalent à celui d’un modèle diesel à boîte automatique (+ 2 000 €), soit de l’ordre de 22 500 €. Malgré tout, le constructeur est persuadé qu’il deviendra le modèle phare de la gamme avec près de 30 % du mix.