La France et le TMax, c’est une histoire d’amour qui dure depuis près de vingt ans. Pour preuve, le pays représente à lui seul le tiers des ventes européennes du modèle et il y fut même, un temps, le deux-roues le plus vendu. Pour entretenir la flamme, voici qu’arrive une septième génération. Peaufinée, affinée, modernisée mais fidèle au concept originel. C’est dire s’il était pertinent! Pour qui n’en a pas encore eu l’occasion, prendre le guidon du TMax est à coup sûr une révélation. Au-delà des clichés «bad boy» et de ses performances ébouriffantes, on découvre en effet un engin incroyablement homogène et polyvalent. Un véritable trait d’union entre le scooter et la moto.
» LIRE AUSSI – Yamaha TMax, scooter Imperator
À part de nouveaux coloris, il faut un œil avisé pour distinguer cette nouvelle mouture de la précédente. Le TMax conserve en effet sa silhouette caractéristique de gros scooter sportif, mais le style s’allège et gagne encore en dynamisme. Reste que la principale raison d’être de cette nouvelle déclinaison est d’un autre ordre. À savoir l’adaptation à la nouvelle norme Euro 5. Pour cela, le fameux bicylindre vertical a été revu et voit sa cylindrée passer de 530 cm³ à 562 cm³. Malgré une consommation et des émissions en baisse d’environ 10 %, il voit ainsi sa puissance grignoter 1,6 ch pour s’établir à 47,6 ch, soit la limite des 35 kW permettant de rester dans le cadre du permis A2. Le couple maxi gagne, de son côté, pas moins de 6 %. Le choix entre deux modes de fonctionnement est par ailleurs maintenant donné: «sport», évidemment, et «normal», pour une conduite plus apaisée, en ville notamment.
Enfin, ce nouveau TMax 560 est proposé en deux versions: standard et TechMax. Objet de notre essai, cette dernière remplace l’ancienne DX et se singularise par une présentation spécifique et un équipement sensiblement enrichi. Celui-ci comprend notamment un régulateur de vitesse, des poignées et une selle chauffantes et le système MyTMax Connect qui, relié au smartphone, permet notamment la géolocalisation en cas de vol. Le verrouillage de la béquille centrale est une autre protection ajoutée à ce niveau, sachant que le TMax est l’un des deux-roues les plus volés en France. La rançon du succès, probablement, mais aussi l’effet d’un tarif qui engendre bien des frustrations. La version standard est ainsi affichée à 11.999 € et le TechMax à 13.799 €, soit une augmentation d’environ 500 €.
Une bonne moto
Pour beaucoup, le TMax, c’est d’abord un bruit caractéristique, rauque et profond ; parfois exaspérant lorsqu’il est accentué par le pot d’échappement Akrapovic proposé en option (1585 €). L’autre signe distinctif du gros Yamaha, c’est sa transmission à variation continue qui propulse le moteur dans les tours dès que l’on ouvre la poignée des gaz en grand. Les reprises d’une vigueur étonnante à pratiquement toutes les allures permettent de s’extirper avec aisance de toutes les situations. Même à 130 km/h, il ne faut que quelques secondes pour se retrouver le compteur bloqué à 180 km/h. Mais, cette performance incroyablement facile nécessite de garder la tête froide. D’autant que, loin de subir cette vitalité débordante, la partie-cycle l’accompagne avec une sérénité et une rigueur déconcertantes. Il est vrai que l’architecture du TMax n’est pas celle d’un scooter mais plutôt celle d’une moto, avec un robuste cadre en aluminium.
Si, grâce aux petites roues de 15 pouces, la maniabilité est bien celle d’un scooter, le freinage et la tenue de route sont bien ceux d’une moto sportive. D’excellente qualité, l’amortissement gomme efficacement les inégalités de la chaussée. Bénéficiant par ailleurs de la protection du large carénage, d’un tablier optionnel spécifique (182 €), ainsi que d’une position assise reposante, en solo comme en duo, le confort s’avère digne d’une moto GT. Avec, en prime, un grand coffre sous la selle. Seul bémol, du fait de la largeur de l’engin, il n’est pas facile, pour les petits gabarits, de mettre correctement pied à terre en ville.