Ce n’est pas tant les voitures qui font rêver les collectionneurs mais les histoires qui se cachent derrière. Sinon, comment expliquer qu’un amateur a déboursé 244 200 euros (avec les frais) pour acquérir la Ferrari 330 GT 2 + 2 que proposait jeudi 17 décembre l’étude Osenat. Estimée entre 150 000 et 200 000 euros, le coupé italien s’est ainsi apprécié 20 % de plus que l’estimation haute. À ce prix-là, on peut penser qu’il s’agissait d’une voiture sortant de restauration. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est tout le contraire. La berlinette bleue porte la patine d’une voiture entreposée depuis 40 ans dans une grange. La 330 GT numéro de châssis 8535 mise en circulation le 27 octobre 1966 par la Franco-Britannic, l’importateur exclusif du constructeur italien en France à cette époque, n’a pas pris la route depuis quatre décennies.
Depuis 1967, elle est restée entre les mains de la même famille. C’est le fils du second propriétaire, aujourd’hui septuagénaire, qui a décidé de s’en séparer. Il avait hérité de la voiture à la fin des années 1970 après avoir tiré à la courte paille avec sa sœur.
L’acheteur s’est visiblement laissé entraîner par l’euphorie d’une vente aux enchères car s’il veut remettre en état de marche la 330 GT 2 + 2, il va devoir débourser près de 100 000 euros. La carrosserie conservera-t-elle sa patine? Il est permis d’en douter. L’amateur qui a acheté la Ferrari 250 GT Spyder California de la vente Baillon en 2015 avait juré qu’il laisserait la carrosserie en l’état. Finalement, le spyder italien a été restauré selon les standards américains en vue de participations aux concours d’élégance.