C’est un genre de voiture que les SUV n’ont pas réussi à ébranler. Depuis la nuit des temps, sous toutes les latitudes, la limousine reste la silhouette préférée des grands patrons et de l’hôtellerie de luxe. C’est celle qui symbolise le pouvoir, le statut et l’élégance. Celle qui introduit les dernières innovations technologiques.
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Centralisant plus de 50 % des ventes de la catégorie, la Mercedes Classe S personnifie à elle seule la limousine. Chaque changement de génération est un événement tant le porte-drapeau de la firme à l’étoile donne le la de l’industrie automobile en matière de sophistication technique et de prestations. Avec la septième du nom, la surenchère technologique se poursuit, suscitant un émerveillement enfantin.
Toutes les innovations ne sont pas nécessaires mais elles nous font pénétrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Avec une telle débauche d’assistances et d’équipements de confort et de sécurité, la S apparaît de moins en moins comme une berline que l’on conduit. Nous l’avons expérimenté: la meilleure place est à l’arrière droit. Dans ce cas, il faudra opter pour la version «limousine» à empattement long assurant 90 % des ventes mondiales et se distinguant par ses 5,28 mètres de long, en hausse de 34 mm par rapport à l’ancienne génération, et de 110 mm par rapport à la version courte. Aux 105.600 € (+ 5000 €) en tarif de base pour une limousine, il faudra ajouter les 34.500 € de la finition Business Class.
Celle-ci porte bien son nom car elle permet de rivaliser avec l’ambiance de l’aviation d’affaires, transformant l’espace arrière en véritable salon roulant. Deux sièges individuels massants, chauffants et climatisés vous reçoivent. Ils sont séparés par deux imposantes consoles centrales qui recèlent tout ce qu’il faut pour survivre en limousine. Sous un couvercle à l’aspect plastique, la première, à hauteur des jambes, renferme un bar chauffant ou réfrigéré pour deux verres. La seconde, au niveau des assises, accueille en son sein deux tablettes articulées, un espace de rangement, deux chargeurs de smartphone et des prises USB et, en façade, une tablette tactile de 7 pouces pilotant certaines fonctionnalités de la voiture, dont la climatisation à 5 zones, mais aussi la chaîne hi-fi 4D proposant une qualité acoustique digne d’une salle de concert (31 HP et 1 750 watts). À défaut de pouvoir danser, des vibrations et des oscillations dans les sièges restituent le rythme de la musique.
Sentiment de sécurité
La S est-elle encore une voiture? En plus de proposer dix programmes de massage, la S inaugure le système «Energizing Confort». Il s’articule autour de six univers (bien-être, fraîcheur, chaleur, vitalité, joie, exercices) activant toutes les fonctions des sièges et même une musique, un parfum et une lumière d’ambiance pour se tonifier, se détendre ou évacuer le stress. À condition d’être assis à l’arrière droit, on pourra alors se laisser aller à une sieste réparatrice en basculant le siège en position semi-couchette à 43,5 degrés. Le siège passager avant avance de 77 mm et se relève pendant que le repose-jambes et le repose-pieds se déploient. Les stores latéraux et de lunette arrière qui coulissent à la demande, les écrans TV dans le dos des appuie-tête avant, le moelleux des sièges et le rembourrage des appuie-tête qui relèvent de la literie des palaces et le confort de suspension et acoustique remarquable continuent de planter un décor qui donne vraiment l’impression d’être à la maison. À la sensation d’évoluer sur un tapis volant s’ajoute le sentiment d’être en sécurité. La S étrenne un airbag arrière qui se déploie, avec l’airbag de ceinture, de l’arrière du siège avant et qui renforce la protection de la tête et du thorax.
Arrivé à destination, frais comme un gardon, on ne se fera pas prier pour repartir, au volant cette fois-ci. Comme on pouvait s’y attendre, les performances sont de très haut niveau. Sous le capot, pas de moteur à essence mais un six-cylindres diesel 3 litres décliné en deux versions (286 et 330 ch) qui, en attendant l’hybride rechargeable, permet à la S d’échapper aux gros malus (à partir de 168 g/km de CO2). Ces motorisations sont tellement silencieuses que l’on perçoit les bruits d’air autour des vitres avant à partir de 120 km/h. À cocher absolument, l’option roues arrière directrices (+ 1600 €) qui fera oublier le gabarit de la S en vous gratifiant de demi-tours dans un mouchoir de poche et d’une agilité confondante sur les routes sinueuses.
Plus prévenant que jamais, ce vaisseau de la route nous éloigne un peu plus de la conduite avec ses équipements qui en mettent plein la vue comme l’immense tablette tactile de 12,8 pouces trônant au milieu de la console centrale et l’affichage tête haute projetant sur le pare-brise une multitude d’informations et même des flèches de navigation en réalité augmentée qui dansent sous vos yeux éberlués. La prochaine étape? Une Classe S électrique (EQS) revendiquant 700 km d’autonomie pour fin 2021.
Fiche technique (S350d)
Moteur: 6 cylindres en ligne turbo diesel, 2 925 cm3, 286 ch, 600 Nm
Transmission: Propulsion, automatique 9 rapports
Dimensions: L. 5,17 (limousine: 5,28 m), l. 1,95, h. 1,50 m
Consommation 6,4 l/100 km
Émissions CO2: 168 g/km
Vitesse: 250 km/h
Prix: 100 600 € (version limousine: + 5 000 €)