La Mercedes EQS va détonner dans l’univers compassé des limousines. Si la calandre obturée logeant une grande étoile en son centre ne laisse planer aucun doute sur ses origines, sa silhouette tourne le dos aux codes de la berline de luxe classique. Inaugurant la nouvelle architecture modulaire destinée aux véhicules électriques de catégorie supérieure, l’EQS se distingue d’une Classe S par sa silhouette bicorps semblant dessinée d’un seul trait. Son capot court, son vitrage latéral très étendu et son pavillon en forme d’arceau sont aussi inédits sur le segment des limousines de prestige. Mais le résultat est là: les formes se signalent par une fluidité jamais vue au sein de la production actuelle et récompensée par un Cx aérodynamique record de 0,20. Presque une révolution pour une voiture de 5,21 m de long, 1,92 m de large et 1,51 m de haut. Pour atteindre ce résultat, l’EQS adopte des poignées rétractables. Elle y ajoute le luxe de portes à ouverture automatique, même à l’arrière.
Le soin apporté à la fluidité des lignes sert l’autonomie, le nerf de la guerre d’une voiture électrique. Là encore, la Mercedes EQS entend devenir la référence de la production en annonçant une autonomie de 770 km avec la batterie de 107,8 kWh, un record pour l’instant. Une version de 90 kWh est aussi prévue. Bijou de technologie, l’EQS multiplie les innovations. Le logiciel de la batterie permettra ainsi des mises à jour à distance alors que le cobalt dans les cathodes n’intervient que pour moins de 10 % dans la chimie des cellules. La batterie de 107,8 kWh sera associée à deux versions: EQS 450+ et EQS 580 4Matic. La première accueille sur l’essieu arrière un moteur synchrone à excitation permanente de 245 kW (333 ch). L’autre modèle ajoute un électromoteur à l’avant pour afficher une puissance de 385 kW (524 ch). Alors que la vitesse maximale est bridée à 210 km/h, les deux EQS annoncent des accélérations dignes des voitures de sport: 6,2 secondes pour atteindre les 100 km/h pour la version 450+ et 4,2 seconds pour la version quatre roues motrices. Une version, sans doute badgée AMG, culminera à 560 kW (762 ch).
Grâce à sa puissance de charge de 200 kW sur une borne rapide, l’EQS pourra récupérer 300 km d’autonomie en 15 minutes. Mercedes pense ainsi résoudre le principal frein à l’achat d’une voiture électrique: le temps de recharge. L’EQS table aussi sur une puissance de récupération de 5 m/s2 pour retarder le passage à la borne. Ce système concourt au confort de conduite en dispensant le conducteur, dans la plupart des cas, de recourir à la pédale de frein.
Pour compenser son poids de pachyderme (il n’y a pas de miracle), entre 2,4 et 2,6 tonnes suivant les versions, l’EDS dispose de série des quatre roues directrices. Quant au confort annoncé à un niveau inconnu jusqu’ici, il est régi par une suspension pneumatique.
Comme nous l’avions annoncé, la planche de bord est intégralement occupée par le nouvel écran «hyperscreen» qui s’étend sur une largeur de 141 cm. Multipliant les innovations, cette limousine électrique bardée de capteurs (350 au total) prend le risque de démoder la récente Classe S. Lancée à l’automne prochain, l’EQS est une pièce essentielle du programme Ambition 2039 qui devra permettre à Mercedes de revendiquer un parc de véhicules neutres en CO2 dans moins de 20 ans.