À voir les têtes se dévisser sur son passage, le nouveau SUV compact Ioniq 5 interpelle, autant par sa stature que par sa signature lumineuse rectangulaire pixélisée. Par son gabarit de 4,64 m de long, il s’intercale entre le Tucson (4,50 m) et le Santa Fe (4,78 m). Cependant, son inédite plateforme E-GMP (Electric Global Modular Platform), dédiée désormais à toutes les Hyundai 100% électriques, lui permet de repousser les roues aux quatre coins pour revendiquer un empattement record de 3 m (2,68 m pour le Tucson et seulement 2,76 m pour le Santa Fe). Des proportions (1,89 m de large) qui pourraient s’avérer un handicap en ville, même avec l’aide au stationnement à distance commandé depuis la télécommande.
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Reste que cette Ioniq 5 propose à ses cinq passagers un espace digne du segment supérieur et un coffre assez vaste (527 dm3 annoncés), même si le plancher surélevé réduit la hauteur sous tablette. Il se dégage de ce spacieux habitacle un sentiment de zénitude, accentué par un mobilier épuré et des accastillages très sobres. Seules deux grandes dalles horizontales de 12,3 pouces, l’une dédiée à l’instrumentation, l’autre à l’infodivertissement, en évidence et bien lisibles, font face au conducteur. Quant à l’espace arrière, il apparaît moins avant-gardiste et la qualité perçue n’égale pas les références du premium – les sièges et autres surfaces sont en matériaux écoresponsables. On apprécie, en revanche, les petites attentions comme la vaste boîte à gants «tiroir» et l’îlot central entre les deux sièges avant et la banquette arrière inclinable qui peuvent tous les deux coulisser sur 14 cm, permettant ainsi de moduler son espace. Sans oublier les deux sièges avant qui peuvent se transformer en couchettes, en attendant que la batterie lithium-ion refasse le plein.
Rapide comme l’éclair
Votre repos risque d’être de courte durée. La principale force du SUV Hyundai «zéro émission» réside dans sa rapidité de charge puisqu’il embarque un système électrique intégré en tension 400 V ou 800 V pouvant autoriser une puissance de charge maxi de 220 kW. Lors de notre arrêt, nous n’avons pas réussi à dépasser 142 kW, notre batterie disposant encore de 59 % de capacité. Raccordée à une borne de recharge de 350 kW du consortium Ionity que Hyundai a intégré, la Ioniq 5 promet de récupérer de 10 à 80 % d’électricité en seulement 18 minutes ou de gagner 100 km par tranche de 5 minutes, selon le constructeur. Des performances qui permettent d’envisager la voiture électrique plus sereinement. La «5» peut aussi devenir un chargeur avec son système inversé V2L (Vehicle-to-Load) qui peut fournir jusqu’à 3,6 kW via l’adaptateur 240 V, et alimenter en électricité des appareils ménagers, un vélo électrique et une trottinette.
En revanche, la consommation moyenne affichée par l’ordinateur de bord est moins convaincante avec 22,6 kWh/100 km et flirtant même avec les 30 kWh, à 130 km/h sur l’autoroute. La «5» essayée était certes le modèle le plus performant avec les 306 ch de ses deux moteurs électriques (95 ch à l’avant, 211 ch à l’arrière) alimentés par une batterie de 73 kWh et les quatre roues motrices qui permettent de faire passer un couple généreux de 605 Nm. Nul doute que dans la vraie vie, l’autonomie sera plus proche des 380 à 400 km affichés par l’ordinateur de bord que des 460 à 480 km annoncés par Hyundai selon le cycle WLTP. Mais, le SUV coréen sera également disponible en simple propulsion avec batterie de 58 kWh (170 ch – 350 Nm) ou en variante 73 kWh (218 ch – 350 Nm).
Au volant, ce SUV impressionne par son agrément. On n’a pas la sensation de conduire un véhicule de 2 tonnes et sa direction électrique offre un ressenti assez naturel. Le centre de gravité bas procure un dynamisme certain et permet de virer à plat dans les courbes, tandis que le freinage régénératif, modulable via les palettes au volant, évite de freiner dans la plupart des cas. Ce frein virtuel contribue au confort de conduite. La suspension, elle, n’est pas vraiment conciliante avec les vertèbres, surtout avec les roues de 20 pouces équipant notre véhicule. Conseil: conservez les 19-pouces de série. Cette Ioniq 5 n’a pas fini de nous surprendre. Son tarif devrait être calqué sur celui de la Tesla Model 3 et devrait débuter sous les 45;000 euros pour profiter du bonus écologique maximal. Au lancement, une édition limitée, Project 45, est facturée 55.900 euros.