La fiscalité de plus en plus contraignante pour les grandes routières et les SUV, les primes à l’achat accordés aux véhicules électrifiés et la tendance accentuée au «car-bashing» orientent les achats automobiles. L’Argus, qui scrute depuis 1953 l’évolution du marché de l’automobile pour dresser le portrait-robot de la voiture type des Français, constate pour l’année 2020 marquée par la crise sanitaire un renforcement du mouvement engagé en 2018.
Résultant de la compilation des données d’immatriculations sur une année, l’étude de nos confrères montre que le marché français est dominé par les citadines polyvalentes, type Citroën C3, Peugeot 208 et Renault Clio, et les SUV urbains comme le Citroën C3 Aircross, le Peugeot 2008 et le Renault Captur. Le monospace ne fait plus recette. Ses ventes ont été divisées par deux en l’espace d’un an. Frein à l’achat, le malus écologique oriente de nombreux ménages vers l’achat de véhicules d’occasion. Ce n’est pas une bonne nouvelle car cette tendance, qui s’accentue, traduit une paupérisation de la société.
C’est ainsi que la voiture neuve que les Français ont acheté en 2020 voit l’ensemble de ses caractéristiques revues à la baisse. Sa cylindrée a perdu 12 cm3, sa consommation s’est réduite de 0,2 l/100 km, ses émissions de CO2 de 8 g/km. Elle a encore raccourci de 20 mm en longueur et a minci de 7 kilos sur la balance. Sa vitesse de pointe régresse de 4 km/h. Le prix baisse aussi de 292 euros à 26 789 euros en moyenne. Sous le poids de la Commission européenne qui a annoncé le 14 juillet dernier, dans le cadre de la loi Climat, une baisse de 55 % des émissions de CO2 en 2030 et l’arrêt de la commercialisation des véhicules à moteurs thermiques (y compris les véhicules hybrides) dès 2035, le marché devrait continuer à évoluer. Reste que pour convertir une grande partie du parc en électrique, il faudra à la fois augmenter le parc VO et réduire le prix des véhicules neufs zéro émission.