Inutile de tourner autour du pot: la dernière Dacia est un nouveau pavé dans la mare. Jugez plutôt: à partir de 15 000 euros, le constructeur low-cost du groupe Renault va commercialiser dès février prochain un modèle familial qui n’a rien d’un véhicule au rabais et qui va plaire à ceux, de plus en plus nombreux, qui sont insensibles au toujours plus et au déferlement d’équipements prônés par la majorité des constructeurs. Pour ces automobilistes pragmatiques, rien ne compte plus que la justesse du rapport prix/prestations. Ils vont être servis avec le Jogger, un break d’un nouveau genre mêlant les attributs d’un SUV à l’habitabilité d’un ludospace et à la modularité d’un monospace.
Sans équivalent sur le marché, ce nouveau modèle n’aura pas de mal à faire oublier le Lodgy qu’il remplace. Son style valorisant repose sur les derniers codes de la marque inaugurés par la récente Sandero. La poupe avec ses feux verticaux placés à chaque extrémité de la lunette et débordant sur les ailes lui conférerait presque l’allure d’une Volvo XC90. Campé sur des roues de 660 mm de diamètre et doté d’une garde au sol de 200 mm, ce véhicule paraît même paré pour affronter les difficultés des chemins creux.
Le principal atout de ce véhicule, qui partage sa plateforme CMF-B avec la Sandero, est d’afficher un empattement généreux de 2,90 m dans une enveloppe de 4,55 m de long. Pour améliorer la largeur aux coudes aux places arrière, les concepteurs ont recouru à un subterfuge: un décrochement latéral de 40 mm à la jonction des portes avant et arrière. Le Jogger peut ainsi accueillir jusqu’à 7 personnes sur trois rangées. Nous l’avons testé, les deux sièges de la dernière rangée peuvent être fréquentés par des adultes tant en garde au toit qu’en espace aux genoux puisque l’on peut glisser ses pieds sous la banquette du rang 2. Celle-ci se replie facilement en portefeuille. Il suffit de tirer sur une lanière pour replier le dossier puisque d’empoigner d’une seule main l’assise pour la faire basculer. Accéder aux places arrière devient alors d’une grande facilité.
Du monospace, le Jogger a conservé une modularité exemplaire. Pas moins de 60 configurations sont disponibles grâce notamment à la banquette arrière 1/3-2/3. Bien évidemment, on ne peut pas tout lui demander. En configuration 7 places, le volume de coffre ne dépasse pas 160 litres mais il flirte avec les 570 litres en version 5 places. En configuration 2 places, il explose à 1 819 litres. Des rangements ont été placés à chaque rang pour atteindre au total un volume de 24 litres.
Si la planche de bord se dispense de dalle numérique, la console centrale accueille un système multimédia permettant la réplication de son smartphone avec ou sans câble. Bien ne faisant pas la course aux équipements, le Jogger se dote de six airbags, de nombreuses aides à la conduite et du frein de parking électrique.
Sous le capot, les motorisations soignent leur empreinte carbone. Au lancement, deux moteurs seront proposés: le 3-cylindres 1.0 litre turbo TCe 110 à bloc aluminium et le 1,6 litre 100 ch ECO-G à bicarburation essence-GPL. Grâce à son réservoir d’essence de 50 litres à celui du GPL de 40 litres, ce modèle revendique une autonomie de plus de 1 000 km. Sa technologie permettrait de réduire les émissions de CO2 de 10 %. Avec le moteur hybride de 140 ch emprunté à l’Arkana et lancé début 2023, la réduction de la consommation pourrait même atteindre 40 % en ville, les ingénieurs assurant pouvoir circuler à 80 % en électrique.