Les puristes tempêtent. Descendant d’une lignée de pilotes – son père Ray a couru en Formule 1 – l’Anglais Michael Mallock, aujourd’hui à la tête de l’entreprise RML spécialisée dans la préparation de voitures de compétition et l’engineering, s’apprête à commercialiser une interprétation moderne de la fameuse Ferrari 250 GT Berlinetta Passo Corto (châssis court). Portant la griffe du carrossier Pinin Farina, ce modèle produit à partir de la fin de l’année 1959 et jusqu’à fin 1963, est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du constructeur de Maranello. Les versions compétition à carrosserie en aluminium flirtent avec les dix millions d’euros.
Si RML s’est lancé dans la commercialisation d’une évocation de la 250 GT Berlinetta, c’est bien qu’il existe un marché. L’officine anglaise s’est toutefois bien gardée d’installer le logo Ferrari au bout du capot. Si l’on reconnaît au premier coup d’œil l’allure de la 250 GT, les traits sont plus grossiers et certains détails, comme le cerclage des phares et des feux, les poignées de porte, la grille de calandre mais aussi l’intérieur, prennent des libertés avec le modèle original. À la différence du modèle des années soixante réalisé en acier pour les versions Lusso ou en aluminium pour les châssis Compétition, la carrosserie est ici réalisée en fibres de carbone. Elle repose sur un châssis de Ferrari 550 Maranello. Fruit de près de trois ans d’études, la réalisation de la Short wheelbase relève d’un travail sérieux de calcul et de développement. La plateforme de la Maranello a ainsi été largement modifiée. Chaque composant a été scanné et reconçu pour répondre aux spécifications d’une voiture à empattement court. De même, une attention particulière a été portée au refroidissement du V12 Ferrari 5,5 litres provenant de la Maranello.
Alors que la 250 GT se contentait de 240 chevaux dans sa version civile (jusqu’à 285 ch pour les versions Compétition), le moteur atmosphérique de l’évocation voit sa puissance doubler à 485 chevaux à 7 000 tr/min. Il est associé à une transmission manuelle à six rapports commandée par une grille en alu typique des Ferrari.
RML a d’ores et déjà annoncé vouloir produire une série de 30 voitures au tarif de 1,3 million de livres sterling (1,5 million d’euros). La production devrait débuter à la fin de l’année 2021. Les amateurs du genre devront s’armer de patience. La production d’un exemplaire requiert six mois de travail et RML n’a pas la capacité de fabriquer plus de six voitures en même temps.