Sans attendre le passage à la voiture électrique, le monde découvre que la réduction drastique des émissions de particules à l’échappement, sous la pression réglementaire européenne et internationale, ne règle pas toutes les questions d’environnement et de pollution. Les sources d’émissions autres que les gaz d’échappement représentent à présent environ 80 % des émissions de particules provenant de l’usage des véhicules, selon un communiqué de l’UNECE, la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies.
Ces émissions de particules sont encore méconnues et proviennent de l’usure de la route, des pneus et des freins. Selon l’Agence fédérale de l’environnement, l’abrasion des plaquettes de frein d’un véhicule léger génère environ 20 mg de particules fines au kilomètre contre seulement 5 mg pour un moteur aux normes actuelles. À chaque fois qu’un conducteur presse la pédale de frein de son véhicule, le frottement du disque et des plaquettes génère une abrasion sous la forme de particules fines qui se diffusent dans l’air. Cela vaut aussi pour le train et le métro. Il est d’ailleurs admis que le métro est l’un des endroits les plus pollués de Paris.
C’est ainsi que pour endiguer ces émissions de particules, la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies a adopté un règlement visant à mesurer les émissions des systèmes de freinage dans des conditions de laboratoire reproductibles. Des plafonds d’émissions pour les particules générées par les systèmes de freinage sont définis par les pays appliquant ce nouveau règlement technique. De son côté, l’Union européenne souhaite intégrer ce règlement à la prochaine norme Euro 7 toujours en discussion et récusée par les constructeurs. Non content de renchérir le prix des voitures d’environ 1 000 euros, elle va obliger les constructeurs à investir des sommes importantes sur des technologies de dépollution des moteurs thermiques qui sont voués à disparaître en 2035 avec l’avènement de la voiture électrique.
Sans attendre la norme Euro 7, il serait déjà envisageable de réduire les émissions de particules fines liées au freinage en changeant la composition des matériaux des plaquettes de freins.
