Un losange blanc lumineux surplombant la voie de gauche sur la route. Les vacanciers qui ont traversé la traditionnelle épreuve des bouchons du tunnel de Fourvière à Lyon pour se rendre sur la côte méditerranéenne ont pu remarquer ces étrangers panneaux au-dessus de la M6 et de la M7, les anciennes autoroutes A6 et A7 dont les tronçons qui traversent la métropole ont été déclassés. Déployée depuis 2020 par le précédent exécutif, cette signalisation qui essaime dans les grandes villes françaises indique une voie réservée au covoiturage.
À Lyon, le panneau s’allume du lundi au vendredi seulement. La voie de gauche est alors réservée aux véhicules avec au moins deux personnes à bord («VR2+»), aux taxis, aux transports collectifs et aux véhicules électriques. Le week-end, le panneau losange est éteint et tout le monde peut utiliser la voie.
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Bientôt des contrôles par radar ?
Un système similaire existe près de Grenoble sur huit kilomètres de l’A48, activé «lors des périodes de congestion» par le gestionnaire, qui abaisse alors la limitation de vitesse à 50 km/h. À Strasbourg, ce sont deux portions de la M35 qui sont concernées aux heures de pointe en semaine, de 6 heures à 10 heures et de 16 heures à 19 heures. La voie de covoiturage y est indiquée par des panneaux fixes, un carré de fond bleu avec un losange blanc, et les véhicules électriques en sont exclus s’ils ne sont pas occupés par au moins deux personnes. À Nantes, la voie expérimentée sur un boulevard à l’est de la ville est permanente et représentée par un marquage au sol, en complément des panneaux.
Ces voies réservées sont des expérimentations rendues possibles par une loi mobilités de 2019, à nouveau encouragées parla loi climat et résilience de 2021 qui les prévoit pour trois ans. La «signalisation expérimentale», qui reprend le losange blanc déjà utilisé par certains pays dont les États-Unis pour signaler les voies de covoiturage, a été introduite par un arrêté de 2020.
Les automobilistes qui emprunteraient une voie réservée sans en avoir le droit s’exposent à une amende de 135 euros. Pour le moment, seuls des agents peuvent procéder à une verbalisation, aucun dispositif de contrôle automatique n’étant encore homologué. Mais cela pourrait bientôt changer : plusieurs radars thermiques, permettant de détecter le nombre de personnes à bord, sont en test sur les voies existantes. L’État devra se pencher sur leur marge d’erreur pour pouvoir donner son feu vert.