Une preuve que le monde avait changé? Le modèle le plus vendu en France de la division Motorsport de BMW n’est plus le fameux duo M3-M4 mais le XM. Véhicule des cinquante ans du label sportif de la firme bavaroise, cet impressionnant SUV ne fait pas dans la dentelle avec sa face avant verticale dessinée autour de nasaux octogonaux cerclés d’or et éclairés, ses passages de roue carrés accueillant des roues surdimensionnées de 22 pouces, ses bas de caisse latéraux proéminents et ses tuyères d’échappement anguleuses et superposées.
Disons-le: avec son gabarit hors norme de 5,11 m de long, 1,75 m de haut et 2,20 m de large avec les rétroviseurs, le XM est plus à l’aise à la campagne que dans le centre de nos villes. Il est pourtant le bienvenu dans les agglomérations. Si ce SUV plaît autant, c’est qu’il dispose d’une chaîne de traction hybride rechargeable qui lui vaut d’être exempté de malus écologique et, pour le moment, de la taxe au poids.
Souvenirs enfouis
Un an après sa commercialisation, le XM est de nouveau sous les projecteurs avec l’apparition d’une nouvelle version équipée du 6-cylindres en ligne 3 litres turbo de 313 ch au lieu du V8 4,4 litres biturbo de 489 ch. Le moteur électrique inchangé de 197 ch descend la puissance cumulée de 177 ch (476 ch). La majorité des adeptes considérera ce niveau amplement suffisant car, sans changer de statut, le tarif s’adoucit de 40.700 euros à 137 400 euros. La perte de deux cylindres n’a guère d’incidence sur le niveau de performance. Au-delà de l’anecdote de passer le cap des 100 km/h 0,8 seconde (5,1 secondes) après son frère, le XM 50e distille un agrément supérieur, grâce à une masse inférieure de près de 100 kg à la version V8 qui frise les 2,8 tonnes. Mérite-t-il le label M? Le XM remet en question bien des certitudes. Les ingénieurs allemands ont eu la bonne idée d’installer, comme sur le Renault Rafale, quatre roues directrices qui participent à la maniabilité en ville et à l’agilité sur les routes sinueuses. On y ajoutera une suspension pilotée et des barres antiroulis actives.
» LIRE AUSSI – BMW Série 1, les points sur les i
Résultat: sans atteindre celui d’une berline de grand tourisme, le comportement s’avère bluffant. Ce tempérament opère en musique avec un six cylindres qui réveille des souvenirs enfouis. Cette mécanique régale les tympans avec une sonorité envoûtante. Arrivé en ville, ce XM se fond dans son habit électrique. Avec la batterie conséquente de 25,7 kWh utiles, l’autonomie électrique de 83 km s’avère réaliste. Nous l’avons atteinte. Cela lui vaut d’être homologué à 1,7 litre aux 100 km, soit des émissions de CO de seulement 32 g/km. Dans la vraie vie, l’ordinateur de bord se fixera plutôt autour de 8 l/100 km, surtout si l’on circule sur l’autoroute. En chargeant le plus souvent possible la batterie, la consommation pourra être réduite. Sur une prise domestique, le plein de watts demandera tout de même quatorze heures.
Ce XM 50e pose le postulat d’un parfait compromis, préservant l’ambiance intérieure inédite du modèle reposant sur des sièges baquets à gaufrage et un ciel de toit en alcantara à effet 3D et éclairé par des LED. Comme sur les derniers modèles de la marque, la planche de bord accueille deux dalles numériques juxtaposées de 12,3 pouces et de 14,9 pouces pour le système multimédia.