C’est officiel: il y aura bel et bien une circulation alternée ce mardi à Paris et dans sa proche banlieue. Les autorités ont répondu aux appels de la mairie de Paris, en raison de la persistance de la pollution aux particules dans la capitale. Comment fonctionne ce dispositif? Explication en 8 points. Pourquoi 8? Parce que c’est un chiffre pair et que mardi nous serons un jour pair.
1/ C’est quoi la circulation alternée?
Le principe est facile à retenir: les véhicules légers (voitures, scooters et motos) aux immatriculations impaires circulent les jours impairs, les immatriculations paires les jours pairs. Mardi, nous serons le 6 décembre, un jour pair. Par conséquent, tous les véhicules immatriculés en pair pourront circuler normalement. A l’inverse, ceux dont la plaque d’immatriculation termine par un chiffre impair n’auront pas le droit de sortir du garage à partir de 05h30.
2/ À qui s’applique ce système de circulation?
Attention, tout le monde n’est pas concerné par cette mesure! Seules Paris et 22 communes le sont. Voici la liste exacte des villes qui devront se plier à ce système de circulation:
– Dans les Hauts-de-Seine (92): Montrouge, Malakoff, Vanves, Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine, Levallois-Perret, Clichy.
– En Seine-Saint-Denis (93): Saint-Ouen, Pantin, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Bagnolet, Montreuil, Aubervilliers, Saint-Denis.
– Dans le Val-de-Marne (94) : Vincennes, Saint-Mandé, Charenton-le-Pont, Ivry-sur Seine, Le Kremlin-Bicêtre, Gentilly.
Et pas de panique pour ceux qui prennent l’A86. Celle-ci n’est pas concernée, même si elle traverse des communes ci-dessus. L’objectif est de permettre un «transit routier normal autour de la zone de restriction parisienne, en articulation avec la Francilienne».
3/ Y a-t-il des exceptions?
Vous êtes immatriculé en impair et vous vous dites que ce mardi s’annonce galère. Vous faites peut-être partie de ces conducteurs chanceux qui bénéficient de dérogations. En effet, peuvent circuler quelle que soit leur immatriculation:
• Les véhicules considérés comme «propres» (électriques, hybrides, fonctionnant au gaz) et les voitures transportant au moins trois personnes.
• Les véhicules assurant des missions de service public: d’incendie et de secours, des forces de l’ordre, de transports liés à la santé, d’handicapés, de médicaments, de transport funéraire…
• Les véhicules chargés de l’approvisionnement des populations: alimentation, camions frigorifiques, camions-citernes.
• Les autocars et véhicules de transport en commun, taxis, voitures de tourisme avec chauffeur, véhicules d’auto-école.
• Les véhicules et engins de chantier, de dépannage, de déménagement, de nettoiement, bennes à ordures, transports de fonds, de journaux, postaux…
• Les véhicules des professionnels dans certains cas. Les représentants de commerce et les journalistes peuvent par exemple utiliser leur voiture quelle que soit son immatriculation pour se rendre à leur travail
• Les camionnettes et utilitaires de moins de 3,5 tonnes
• Les véhicules immatriculés à l’étranger
5/ Existe-t-il des alternatives?
«Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions», disait André Gide. Rassurez-vous, Le Figaro a recensé toutes les alternatives possibles afin de faciliter vos déplacements. La première solution est d’utiliser les transports en commun. Libres d’accès et gratuits durant toute la durée de la circulation alternée, ils permettent de voyager dans les zones 1 à 5 en bus, métro, tramway, RER ou Transilien.
Autre bonne idée: le covoiturage. Les véhicules transportant au moins trois passagers ne sont pas soumis à la circulation alternée et peuvent donc circuler même avec une plaque paire. Sur les sites de covoiturage, certaines annonces mentionnent explicitement le numéro de plaque d’immatriculation pour s’assurer des voyageurs.
Les taxis et VTC peuvent également constituer une solution de repli, puisqu’ils ne sont pas non plus soumis au dispositif de circulation alternée. Le réseau de taxis G7 a par exemple déjà décidé de mobiliser massivement sa flotte écologique (environ 2000 véhicules) et son service de taxi partagé WeCab pour les sept prochains jours.
Dernière option, la location de voiture… avec une plaque d’immatriculation adéquate. Le groupe E-Loue, spécialiste de la location de voitures entre particuliers, en a profité pour lancer sa plateforme AutoVoisin, où le client peut choisir de louer un véhicule à plaque paire ou impaire.
6/ Que se passe-t-il si j’enfreins la règle?
Vous allez sûrement devoir payer une amende: toute infraction est passible d’une contravention de 2e classe, soit une amende de 22 euros si elle est réglée immédiatement, et 35 euros au-delà de trois jours. Vous serez ensuite invités à regagner votre lieu d’origine, faute de quoi votre véhicule sera immobilisé ou mis en fourrière. Attendez-vous à voir des officiers en uniforme ou non, fixes et mobiles, notamment aux portes de Paris, sur les derniers kilomètres des grands axes menant à la capitale et dans les communes concernées par l’interdiction.
7/ Cette mesure a-t-elle un réel impact?
Ce n’est pas la première fois que cette solution est envisagée. La circulation alternée avait été mise en place le 17 mars 2014 et le 23 mars 2015. La mesure avait eu un «impact visible», selon Airparif, qui avait constaté «une réelle diminution de l’exposition aux particules et une diminution encore plus forte de l’exposition au dioxyde d’azote», même si toutefois, les spécialistes restent divisés sur l’efficacité de ce système.
8/ Comment s’informer?
Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez aller consulter directement l’arrêté interpréfectoral du 7 juillet 2014 qui régit le mode d’emploi de la circulation alternée. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site www.prefecturedepolice.fr ou appeler le centre d’information du public au 0811 000 675 ou encore consulter Le Figaro.fr.
Avec AFP