La moto pollue plus que la voiture, c’est un fait. En termes de réduction des émissions polluantes, les deux-roues motorisés ont carrément deux normes de retard. Tandis que les motos et les scooters de plus de 125 cm3, vendus neufs à partir du 1er janvier prochain, devront se conformer à la norme Euro 4, les automobiles satisfont déjà à la norme Euro 6, entrée en vigueur le 1er septembre 2015.
Certes, en milieu urbain, la pollution due aux deux-roues motorisés reste inférieure à celle engendrée par les automobiles. D’une part, parce que le parc de deux-roues motorisés s’avère bien inférieur. D’autre part, parce qu’une moto ou scooter reste rarement coincée dans un embouteillage, ce qui réduit le temps de trajet et, par conséquent, la pollution. CQFD.
Il n’en demeure pas moins que, pour conserver une place dans la cité, les deux-roues doivent obligatoirement combler leur retard. Et cela concerne aussi les petites cylindrées. Tout le monde a en tête l’image du cyclomoteur ou du scooter de 50 cm3 pétaradant et fumant.
La majorité de ces engins est propulsée par un moteur 2 temps. Ce type de mécanique fonctionne traditionnellement avec un mélange d’huile et d’essence qui, lors de sa combustion, produit un dégagement de fumée riche en polluants. Cette tare devra être corrigée pour les modèles vendus neufs à partir du 1er janvier 2018.
Deux solutions s’offrent aujourd’hui aux constructeurs pour dépolluer un 50 cm3. Soit un passage au moteur 4 temps, comme ceux qui équipent les grosses cylindrées et les automobiles. Certains petits modèles 4 temps existent déjà, mais la perte de puissance est significative. Soit une refonte du moteur 2 temps incluant un passage à l’injection directe et l’adoption d’une sonde lambda, voire d’un pot catalytique.
Dans les deux cas, le prix moyen du 50 cm3 pourrait grimper de 30%. D’aucuns, comme Yamaha, qui produit ses petits scooters dans l’usine MBK de Saint Quentin dans l’Aisne, a annoncé l’arrêt de la production de ses modèles 2 temps fin 2017. On peut d’ores et déjà prévoir un sérieux écrémage des gammes de tous les constructeurs.
Les clients fidèles ou forcés du 50 cm3, tels que La Poste, les sociétés de restauration à domicile ou les automobilistes se retrouvant sans permis, pourraient aussi opter pour l’acquisition ou la location d’un scooter électrique. Avec l’avantage d’une réduction à néant de la pollution locale, y compris sonore.
