Un semestre s’étant écoulé depuis le lancement de la berline, Mercedes ne pouvait pas se priver plus longtemps du renouvellement d’un break assurant un tiers des commandes de Classe E en France. Voire davantage à l’étranger, à l’exemple de l’Allemagne, où il couvre la moitié des ventes. Sa réussite commerciale se révèle donc primordiale.
Tout a commencé par un coup de crayon, celui pratiqué ici se montre élégant. Il affine la ligne d’une berline un peu empâtée dans son rôle de Classe S en réduction. Relevons qu’au centimètre près il en conserve l’encombrement. Le succès d’un break se mesurant, entre autres, à la pertinence de son coffre, celui de cette Classe E ainsi transformée revendique les meilleures valeurs du segment, soit de 640 à 1820 litres, selon les configurations. À titre de comparaison, la berline culmine à 540 litres. Cette vaste soute comblera les antiquaires et tous ceux qui auront besoin de mettre à profit son exceptionnelle capacité de chargement. Chez Mercedes, la tradition veut qu’un break soit d’abord utile.
Cette faculté n’altère en rien les qualités intrinsèques de la nouvelle Classe E. Ce break conserve cette aisance dans les déplacements instituée par la berline. Son agilité surprend. Mais le plus remarquable provient du niveau de confort, obtenu, il est vrai, dans le cas de notre voiture d’essai, via la participation d’une suspension pneumatique non standardisée à l’ensemble des finitions, mais toujours disponible en option. Ajoutez à cela des sièges à l’ergonomie parfaite et ajustables au millimètre, complétés par des appuis-tête doux comme des oreillers, et vous détenez ce qui se fait de mieux pour voyager. Seul diesel au catalogue pour le moment, le 220 d s’accorde parfaitement à ce cadre d’utilisation. Aussi volontaire que discret, ce 4-cylindres 2.0 litres de 194 ch se veut également peu porté sur le carburant avec officiellement 4,2 l/100 km (109 g/km). Quant à l’excellente boîte automatique à neuf rapports qui l’accompagne, elle contribue pour beaucoup à l’agrément.
En plus de gommer les quelques décibels résultant d’une motorisation Diesel, même fort bien insonorisée, les versions essence, disponibles en phase de lancement, ont le mérite de s’inscrire dans la tendance d’un marché basculant progressivement en leur faveur. En plus des motorisations E 200 et E 250, respectivement étalonnées à 184 et 211 ch sur la base d’un 4-cylindres, il nous a été donné d’approcher une E 400 4MATIC animée d’un V6 3,5 litres de 333 ch. L’archétype de la grande routière, aussi puissante que redoutable d’efficacité, à savourer sur les autoroutes allemandes. Le tout sous l’apparence presque anodine d’un simple break qui sera commercialisé en fin d’année, et dont le prix, forcément élevé, n’est pas encore fixé.
Conduite autonome
Difficile, en revanche, de se montrer aussi enthousiaste envers certains équipements high-tech. Commençons par la magnifique dalle numérique pouvant ornementer la planche de bord. Elle ne fait que vous rappeler la complexité des menus à exploiter. Il s’avère délicat de tout assimiler, à moins peut-être d’y consacrer de longues soirées. Tout aussi technologique, comme la berline et à la condition d’y mettre le prix, le break nous invite à le suivre aux frontières de la conduite autonome. Quoiqu’impressionnants dans leur fonctionnement, les dispositifs se montrent perfectibles, car pas infaillibles, avec une fâcheuse tendance à rendre la main au moment le moins opportun. Leur utilisation requiert une attention soutenue, ce qui n’est pas l’effet voulu.
Heureusement, ce superbe break n’a nul besoin de ces raffinements pour convaincre. Il suffit d’aligner quelques heures derrière son volant, sans éprouver la moindre fatigue, pour s’en persuader.
Notre avis
Parfaite dans son rôle de break au long cours, cette déclinaison utile de la distinguée Classe E n’a pas fini de nous étonner. Mercedes vient en effet de révéler qu’elle aurait aussi un penchant buissonnier qui lui était jusqu’alors inconnu. Baptisée «All Terrain», cette version inédite sera en capacité d’emprunter les chemins de traverse, un territoire jusqu’alors abandonné à l’Audi A6 Allroad et au défunt Volvo XC-70, désormais remplacé par le V90 Cross Country. En attendant, le breack 220 d est déjà disponible à partir de 52.000 euros.
