Quand, en 2012, Peugeot lance l’étude du remplaçant du 5008, il parie sur l’essor du SUV. Bonne idée, l’an passé, Il s’en est vendu 26 millions à travers le monde, dont 4 millions dans notre vieille Europe. L’avenir de cette deuxième génération à vocation mondiale semble tout tracé, à condition bien sûr que Peugeot lui ait donné les moyens de ses ambitions.
Lorsqu’on apprend que le nouveau 5008 est, ni plus ni moins, qu’une version rallongée du très réussi 3008, – les deux modèles partagent 73% de pièces -, il y a tout lieu d’être rassuré. D’autant qu’à ce niveau de gamme, les concurrents dotés, comme lui, de sept places se font rares. On recense le Nissan X-Trail, le Mitsubishi Outlander et le Skoda Kodiaq, en attendant un Volkswagen Tiguan Allspace qui ne saurait tarder. Des rivaux sérieux, certes, mais à la portée du 5008, comme nous avons eu l’opportunité de le vérifier.
Tandis que le 3008 est produit à Sochaux, le 5008 dont les livraisons débuteront en juin prochain, sera assemblé à Renne, aux côtés du prochain Citroën C4 Aircross. Une production en Chine débutera simultanément mais elle sera réservée au marché local. Le 5008 vendu en Europe hérite donc d’une appellation «Origine France garantie».
De face, il sera difficile de distinguer le 5008 du 3008. En finition supérieure GT Line, leurs faces avant sont strictement identiques. Seuls les boucliers des niveaux inférieurs diffèrent. De profil, les différences sont plus marquées. Bâti sur un grand empattement (2,84 m), le 5008 présente une carrosserie longue de 4,64 m, soit 19 cm de plus que le 3008 et 11 cm de plus que son prédécesseur.
En France, Peugeot a choisi de livrer le 5008 uniquement en version sept places, ce qui le distingue de ses rivaux dont la troisième rangée de sièges reste une option. Malgré cela, ce grand SUV familial peut se targuer de proposer un beau volume de coffre.
Sa contenance atteint 702 litres, en configuration 5 places, à comparer aux 630 litres du géant Kodiaq (4,70 m). Les sept sièges en places, il rend néanmoins près de 100 litres à son rival. Avec seulement 166 litres disponibles, le coffre de toit deviendra vite indispensable, mais c’était le prix à payer pour disposer de vraies places arrière.
Le 5008 ne prétend pas être aussi habitable qu’un Volvo XC90 mais, sur de courts trajets, il pourra transporter sept adultes. Les trois sièges arrière individuels sont étroits et leur assise est courte, mais ils sont coulissants sur 18 cm, de façon à optimiser la place disponible. Leur cinématique, ajoutée à des portes arrière plus grandes que les portes avant, facilite l’accès au troisième rang.
Les deux derniers sièges peuvent, à l’instar de ceux du deuxième rang, s’escamoter totalement pour former un plancher plat. En plaçant le dossier du siège passager avant à l’horizontale, on dispose d’une longueur utile de 3,18 m, contre 2,80 m dans le Kodiaq.
Sur le plan de la modularité, ce SUV a tout d’un monospace, se montrant aussi pratique et logeable que son cousin, le Citroën C4 Grand Picasso. Mieux, les sièges du troisième rang, qui pèsent 11 kg chacun, sont extractibles. De quoi accroître encore la capacité du coffre de 78 litres. Une ouverture du hayon mains libres est aussi proposée en option à 450 €.
Du SUV, le 5008 possède les attributs esthétiques et une garde au sol de 21 cm, mais hélas pas la transmission intégrale indispensable à certains usages. Contrairement au 3008, le 5008 ne comblera pas ce manque avec une version hybride rechargeable. Entre une batterie et deux sièges supplémentaires, il a fallu choisir. L’Advanced Grip Control, une aide électronique couplée à des pneus M+S disponible en option (410 €), peut améliorer la motricité sur faible adhérence.
Le programme de motorisations est strictement identique à celui du 3008. Les mécaniques essence couvrent des puissances comprises entre 130 ch et 165 ch, et les diesels s’étendent de 100 ch à 180 ch. Malgré une baisse sensible des ventes de diesels, Peugeot prévoit que ce modèle long et, par conséquent lourd, sera commandé principalement (80 %) avec un 4-cylindres BlueHDi.
Petit volant (à deux méplats) en mains, le 5008, nanti d’un empattement accru de 16,5 cm et lesté de 50 à 70 kg, selon les versions, n’est pas tout à fait aussi alerte que le 3008, mais il continue de se distinguer par une efficacité routière remarquable, doublé d’un bon confort. Rares sont les véhicules de cette taille à procurer le même agrément de conduite.
Le moderne i-cockpit, avec une instrumentation numérique personnalisable selon cinq modes, un écran central de 8 pouces et des touches piano d’accès direct aux principales fonctions est en tout point semblable à celui du 3008. Il en présente donc les nombreuses qualités et le petit défaut: un volant masquant le bas de l’instrumentation pour certains gabarits.
Nous avons également retrouvé et déploré des assemblages perfectibles entre les différents composants de la planche de bord, une commande de régulateur de vitesse vieillotte et un aimant pour tenir droites les tablettes arrière aviation au dos des sièges avant qui nous a rappelés ceux des cuisines en formica des années soixante-dix. Rien de rédhibitoire, cependant.
Sur le plan des motorisations, notre préférence va au 3-cylindres 1,2 l THP 130, couplé avec la boîte automatique EAT6. Le 1,6 l THP 165 est certes plus performant, mais ce 4-cylindres se montre plus gourmand et plutôt avare en sensations. Pour les familles nombreuses prenant fréquemment la route, le diesel 2 l BlueHDi 150 possède un coffre appréciable, tout en se contentant de mois de 8 l/100 km de gazole dans la vraie vie. Dommage qu’il soit un peu trop bavard à l’accélération.
Le 5008 se présente comme le 3008 des familles. Moyennant un supplément de 1.700 €, il porte la capacité d’accueil du SUV Peugeot à sept places, sans dénaturer sa ligne et sans dégrader ses qualités routières. Le tarif débute à 26.400 € pour une entrée de gamme Access bien dotée et peut grimper jusqu’à 43.750 € pour le haut de gamme GT à moteur… diesel. À défaut d’une version hybride, il manque au standing du 5008 un moteur essence plus puissant et, pour un modèle revendiquant le statut de SUV, une transmission intégrale.
Fiche technique 1.2 THP et 2.0 BlueHDi 150
Moteur: 3-cyl. turbo essence 1.199 cm3 et 4-cyl. turbodiesel 1.997 cm3
Puissance : 130 ch à 5.500 tr/min et 150 ch à 3.750 tr/min
Couple: 230 Nm à 1.750 tr/min et 400 Nm à 2.000 tr/min
Transmission : traction, boîte auto et méca. 6 rapports
Dimensions (L/l/h) : 4.641/1.844/1.646 mm
Poids: 1.317 et 1.530 kg
Coffre: 166/702/2.042 dm3
0 à 100 km/h: 10,4 et 9,1 s
Vitesse: 188 et 208 km/h
Consommation: 5,2 et 4,8 l/100 km
Émissions: 120 et 124 g/km
Prix: 31.300 et 43.750 €