Le S-Cross a jusqu’ici effectué une carrière discrète, dans l’ombre du Vitara . Entre ces deux frères ennemis, la différence tient dans une question de taille mais aussi de style. Tandis que le «petit» Vitara (4,18 m) assume volontiers son statut de baroudeur, le «grand»»S-Cross (4,30 m) avait plutôt misé sur le charme discret du crossover, sans rencontrer le même succès.
Suzuki n’aura heureusement pas tardé à rectifier le tir. Trois ans seulement après son lancement, le S-Cross bénéficie d’un vrai restylage, accompagné d’une profonde révision de sa mécanique. En ce qui concerne l’évolution du style, le plus frappant est l’adoption d’une calandre chromée à dix branches, encadrée d’optiques à LED plus agressives.
Dans le même temps, le capot a été rehaussé et doté de deux nervures, tandis que la garde au sol était portée à 18 cm. Sans doute influencés par le succès remporté par des concurrents forts en style, à commencer par le Toyota C-HR, les designers de Suzuki ont visiblement voulu accentuer son côté SUV. Le S-Cross y gagne en personnalité.
À l’intérieur, l’évolution est plus mesurée. Nous avons relevé, à partir du deuxième niveau de finition, une nouvelle interface intégrant, sur un écran tactile de 7 pouces, le système multimédia, la navigation, la caméra de recul, et la possibilité de dupliquer les applications de son smartphone.
De plus grands changements ont été opérés sous le capot. Outre le 1,6 litre diesel de 120 ch qui reste au programme, le S-Cross adopte en effet deux nouveaux petits moteurs turbo essence Boosterjet, inaugurés récemment par d’autres modèles de la gamme. Un 3-cylindres 1 litre de 111 ch et un 4-cylindres 1,4 litre de 140 ch.
Fort d’une longue expérience en tout terrain, Suzuki propose ces deux mécaniques avec une transmission à deux ou quatre roues motrices (+ 2.000 €). En outre, conscient que certains propriétaires du S-Cross l’utiliseront majoritairement en ville, il ajoute la possibilité d’opter pour une transmission automatique classique à 6 rapports (1.600 €).
Si le 1.4 Boosterjet autorise la combinaison de ces deux options, le 1.0 oblige à faire un choix. Nous avons retenu la version traction à boîte automatique qui, proposée en finition intermédiaire Privilège, est affichée à 23.490 €.
Premier constat, malgré l’absence d’arbre d’équilibrage, les ingénieurs de Suzuki sont parvenus à annihiler les vibrations propres au 3-cylindres. Cette mécanique se montre si discrète au ralenti que, les premiers temps, le conducteur a l’impression d’avoir calé.
Quant au fameux temps de réponse du moteur turbo, il est ici gommé par le mariage avec la boîte automatique. Côté consommation, comme le S-Cross s‘avère plus léger que ses rivaux, combiné avec la sobriété du 3-cylindres, cela engendre une moyenne très raisonnable, à peine supérieure à 6 l/100 km durant notre essai.
Avec 111 ch sous le capot pour tracter une masse de 1.160 kg, les accélérations et les reprises ne sont, certes, pas foudroyantes mais, grâce à un couple de 170 Nm disponible entre 1.700 et 3.500 tr/min, elles satisferont nombre de clients. Les autres pourront toujours se tourner vers le 1.4 de 140 ch.
Le S-Cross n’a pas fondamentalement changé mais les quelques retouches dont il a fait l’objet, ajouté à des mécaniques essence aussi plaisantes qu’efficientes, sont en mesure de relancer sa carrière. Son rapport prix/prestations demeure attractif et la version 1.0 Boosterjet de notre essai se pose en alternative intéressante au diesel.
Fiche technique
Moteur: 3-cylindres turbo essence injection directe, 998 cm3
Puissance : 111 ch à 5.500 tr/min
Couple: 170 Nm de 1.700 à 3.500 tr/min
Transmission: traction, boîte auto à 6 rapports
Dimensions (L/l/h): 4,30/1,79/1,59 m
Coffre: 430/1.269 dm3
Vitesse: 175 km/h
0 à 100 km/h: 12 s
Consommation : 5,2 l/100 km (CEE)
Emissions de CO²: 119 g/km (pas de malus)
Prix: 23.490 €
