Le service marketing de Kia, comme ceux de tous les grands constructeurs, s’est intéressé aux motivations d’achats d’un véhicule. Quelle est la première d’entre elles? Le prix? Non, il n’arrive qu’en deuxième position, ex aequo avec le réachat (13 % des intentions). Étonnamment, le niveau d’équipement ne recueille que 10 % des suffrages. Non, le plus important, et de loin, aux yeux d’un ou d’une automobiliste normalement constitués, c’est l’esthétique: pour les petits SUV, 43, 2 % d’entre eux convoiteraient d’abord un modèle pour sa bouille. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le constructeur coréen ait particulièrement soigné les lignes de son Stonic, qui reprend la plate-forme de sa petite Rio. Afin de respecter les codes du SUV, la garde au sol a été rehaussée à exactement 183 mm. Mais le toit du Stonic ne culmine seulement qu’à 1 505 mm (sans barres de toits). Cette hauteur raisonnable le rapproche plus, visuellement, d’un Renault Captur ou d’un Peugeot2008 que d’un CitroënC3 Aircross ou d’un Opel Crossland X, qui dépassent l’un et l’autre 1, 60 m. Des porte-à-faux courts et un large montant arrière de type «Targa» lui confère une silhouette fluide et élégante, exempte d’effet «chapeau haut-de-forme», toujours à redouter sur un SUV.
Un agréable parfum de «premium»
Au volant, aidé par une direction bien calibrée, le Stonic vire sans gîter et se montre agile dans les changements de caps. Les impressions de conduite sont proches de celles d’une berline. Hélas, ce bon comportement routier est obtenu au prix d’une sécheresse de suspension qui ne sera pas du goût de tous. Kia l’admet: «les ingénieurs ont opté pour une suspension plutôt ferme par rapport à la concurrence». Desservie de plus par une sellerie également dure, la voiture secoue franchement ses passagers dès que le revêtement routier se dégrade. Ce défaut gâche les nombreuses qualités du Stonic, à commencer par sa présentation intérieure. Malgré des matériaux basiques, conformes à la catégorie (plastiques non moussés sur le haut de la planche de bord, par exemple), son cockpit, par la qualité de la finition et l’assemblage, dégage un agréable parfum de «premium». L’ergonomie, comme toujours chez Kia, est réussie. L’habitacle est vaste et aisément accessible. De grands ados prendront facilement place derrière leurs parents. Mais les sièges arrière ne coulissent pas, et le volume du coffre (352 l) ne se situe que dans la moyenne de la catégorie. Les superbes barres de toit pourraient bien être sollicitées pour fixer un coffre lors des déplacements familiaux. Tant pis pour l’esthétique!
Brillant trois cylindres essence
Question motorisations, oublions le groupe 1,6 l diesel de 110 ch, quelconque et grondant. L’essentiel des ventes devrait du reste être assuré par le 3 cylindres de 1 litre T-GDI de 120 ch. Et c’est tant mieux, car ce petit groupe moderne ne mérite que des éloges. Malgré sa cylindrée modeste, il est souple à bas régime (172 Nm de couple) et devient énergique dans les hautes rotations. Sa consommation ne ressort pourtant qu’à 5 litres aux 100 km . Il devrait être disponible avec une boîte automatique en 2018. Tout cela suffira-t-il pour craquer pour le Stonic? Les ventes des petits SUV sont en explosion. Mais cette catégorie ne possède ni histoire ni tradition, et les acheteurs agissent en mercenaires. «Ce segment, avec une loyauté à la marque de seulement 15%, offre la fidélité la plus basse du marché», constate Yvan Batard, Chef Produit à Kia Motors Europe. Avec des tarifs allant de 16 990 € à 23 990 €, le Stonic n’offre pas un grand avantage tarifaire face à la nombreuse concurrence: les véhicules coréens ne sont plus bon marché depuis longtemps. Reste la carte magique de Kia: une garantie de sept ans.