L’intérêt d’Opel pour les modèles de PSA Peugeot-Citroën ne date pas de la récente acquisition de la vieille marque allemande par le groupe français. Les SUV Crossland X et maintenant Grandland X prennent en effet pour bases techniques celles des Citroën C3 Aircross et Peugeot 3008. Échanges de bons procédés, le véhicule des Chevrons est fabriqué dans l’usine espagnole que possède Opel à Saragosse, où est produit le Crossland X, et le Grandland X est lui construit à Sochaux sur les chaînes du 3008. La première question qui s’est posée aux concepteurs du nouveau venu est simple: comment faire pour se démarquer de l’encombrant français aux qualités unanimement reconnues?
Une planche de bord très classique à la place du «i-Cockpit»
Outre une esthétique différente, le plus simple est de jouer la carte du prix. Et c’est le cas: les tarifs du SUV germanique sont de 3 à 7% moins élevés que ceux du Français. Ils s’échelonnent de 25 600 € à 35 300 €. Mais cela ne suffit pas pour cultiver une véritable différence. Le plus évident était de refondre l’habitacle. Le futuriste «i-Cockpit» du 3008 est certes innovant, mais son fameux petit volant et la lecture des instruments par-dessus ce dernier ne plaisent pas à tous les conducteurs, tout comme la commande de nombreuses fonctions, telle la climatisation, à partir d’un écran tactile.
Retour à une planche de bord moins spectaculaire, d’un absolu classicisme, avec le Grandland X. Volant de belle dimension, commandes directes, instrumentation traditionnelle, nous évoluons dans un univers connu. C’est correctement fini et assemblé, clair, net, et un peu triste: c’est du Opel. Conséquence de l’adoption d’un plus grand volant, la direction a été recalibrée. «Nous en avons profité pour la rendre plus agréable dans les manœuvres de parking et améliorer la stabilité à haute vitesse: on roule plus vite en Allemagne», précise Hakan Elvesund, le responsable «Performance» du Grandland X.
En option, des sièges anti mal de dos
Conformément aux traditions locales, la suspension du SUV allemand a été -légèrement- durcie par rapport à celle de son homologue tricolore. «Nous avons simplement pioché dans la «boîte à outils» permettant de régler le châssis», explique Hakan Elvesund. L’excellente plate-forme du 3008 n’a pas souffert de ces petites manipulations. Au contraire, face au 3008, le comportement du Grandland X nous est apparu un peu plus vif, et sa carrosserie semble mieux soutenue en courbe, sans dégradation notable du confort, auquel participent les excellents sièges certifiés AGR (association qui milite pour la santé du dos), facturés en option 600 €.
Les autres modifications techniques sont minimes. Le Grandland X possède quasiment les mêmes dimensions que le Peugeot. Son coffre perd un peu de volume en configuration standard (514 litres contre 520) mais en gagne plus d’une centaine banquettes arrière rabattue (1 652 litres contre 1 482). Sous le capot, on retrouve également deux agréables mécaniques d’origine Peugeot: un trois cylindres essence cubant 1,3 l de 130 ch et un diesel de 4 cylindres 1,6 l de 120 ch. Ils peuvent tous deux être couplés à une boîte automatique à 6 rapports. Le diesel de 180 ch disponible sur le 3008 devrait arriver en 2018. Comme pour beaucoup de SUV, aucune transmission intégrale n’est toutefois au programme.
PSA gagnant sur les deux tableaux
Les lignes du Grandland X sont agréables et la palette de couleurs offerte pour la carrosserie est très chatoyante. Mais, à part un châssis un peu différent et un prix plus contenu, cela suffira-t-il pour damer le pion au rival français dont il est lui-même issu? La réponse est sans doute non. Mais le Grandland X intéressera les réfractaires à l’habitacle du 3008. Il pourrait bien aussi bénéficier de délais de livraisons moins longs que ceux du 3008. Dans les deux cas, la maison PSA, désormais propriétaire d’Opel, gagnera sur les deux tableaux. Mais le véritable vainqueur reste in fine le 3008, décidément bien né.