Durcissement de la moyenne des émissions de CO2, possible interdiction du centre des grandes métropoles aux véhicules à moteur thermique, décision de certains pays d’interdire à moyen terme la vente de véhicules diesels quand ce n’est pas celle des véhicules à moteur thermique: jamais l’industrie automobile n’a eu autant de défis aussi gigantesques à relever. Pour corser le tout, les constructeurs avancent dans le brouillard car si la plupart des gouvernements à travers le monde les encouragent vivement à prendre le virage de l’électrique, il n’est pas certain que cette technologie soit la meilleure solution pour répondre aux défis environnementaux. Et encore faudra-t-il que tous les pays avancent à la même vitesse pour que les efforts de la majorité ne soient pas anéantis par la légèreté de quelques-uns. Faute de savoir sur quel pied danser, les constructeurs sont bien obligés d’avancer en envisageant tous les scénarios. Contrairement à ce que l’on voudrait bien nous faire croire, personne n’est capable aujourd’hui de prédire quel type de technologie va l’emporter et va représenter l’essentiel des ventes. Dans ce contexte et vu l’importance des investissements, BMW a décidé de repenser entièrement l’architecture de ses véhicules et de développer une plateforme qui s’adapte aussi bien aux véhicules thermiques, hybrides rechargeables et électriques. Les ingénieurs allemands sont partis du constat qu’en définitive tous les véhicules partagent les mêmes éléments de climatisation, l’architecture intérieure, la position de conduite et que la forme de la carrosserie varie peu. Finalement, le seul élément qui change de manière importante est la motorisation. L’idée est de diminuer le risque industriel en assemblant ces véhicules de technologies différentes sur la même ligne de montage.
La nouvelle plateforme modulaire pourra s’adapter à la technologie plébiscitée par les automobilistes. Elle sera inaugurée pour la cinquième génération de véhicules électrifiés, sur le marché à partir de 2021. Deux variantes seront proposées en fonction du niveau de gamme. Dans tous les cas, les ingénieurs se sont attachés à réduire l’encombrement des composants de la voiture électrique. Son moteur, l’électronique de puissance et la transmission seront miniaturisés et intégrés dans le même système. Le pack de batteries sera également facile à remplacer. BMW a imaginé deux types de technologies électriques selon le niveau de gamme des modèles. Les versions d’entrée de gamme (traction avant) placeront le moteur électrique à l’avant, d’une puissance d’environ 100 kW. Les versions à quatre roues motrices bénéficieront également d’un moteur électrique à l’arrière. Sur la version «BEV Entry», BMW a prévu quatre niveaux de puissance: 100 kW, 190 kW, 250 kW et 300 kW.
La plateforme «BEV Luxe», prévue pour les modèles haut de gamme, proposera deux solutions en fonction du niveau de puissance. Jusqu’à 200 kW, le moteur électrique sera positionné à l’avant. Au-dessus de 200 kW, les BMW auront droit à deux moteurs électriques sur l’essieu arrière. Trois versions sont programmées: la 30e embarquera une batterie de 60 kWh pour une autonomie de 450 km; la 40e aura une batterie de 90 kWh et une autonomie de 550 km; la 50e aura une batterie de 120 kWh et une autonomie de 700 km. En matière de temps de recharge, le constructeur assure que l’on pourra récupérer 150 kW d’énergie en 10 minutes. Sur le papier, si ces performances sont intéressantes, elles devront être confrontées à la réalité du marché en matière de facilité d’accès aux bornes de recharge et de coût de revient. Dernières inconnues: le prix d’acquisition d’un tel véhicule et sa valeur résiduelle.