Elle s’est fait beaucoup désirer. On l’attendait même depuis plusieurs années. Elle arrive enfin en Europe après avoir déjà été vendue à près de 150.000 exemplaires outre-Atlantique. La Tesla Model 3 n’est plus une Arlésienne, et nous avons été parmi les premiers à l’essayer, juste avant son arrivée en concession. C’est une berline de 4,60m de long, soit une taille comparable à celle d’une BMW Série 3 ou d’une Alfa Romeo Giulia (4,60m). Elle rend 30cm à la Model S, et, avec 1847 kg sur la balance, sa masse est inférieure de près de 300kg à celle de sa grande aînée.
Pour le reste, Tesla, volontiers cachottier, ne communique ni la puissance de la motorisation, ni le poids et la capacité de l’accumulateur (elle serait de 74 kWh) de son nouveau modèle. Selon la firme californienne l’autonomie atteindrait, selon la nouvelle norme plus réaliste WLTP, 560 km pour la version Grande Autonomie facturée 59.500€ (hors bonus de 6000€) et 530km pour la version Performance (70.300€ hors bonus), dont nous avons pris le volant. Elle se distingue par deux moteurs et des freins plus puissants, des jantes de 20 pouces, un aileron et une suspension surbaissée.
On ne résiste pas longtemps au plaisir d’enfoncer l’accélérateur dès que l’on prend les commandes d’une Tesla, pour la poussée «électrique» qui vous plaque littéralement sur le dossier de votre siège. La Model 3 accélère comme une moto de grosse cylindrée dans un silence à peine troublé par des bruits aérodynamiques à partir de 150km/h. Les reprises, tout aussi météoriques, font de chaque dépassement une simple formalité. Le châssis, très réactif, devient nerveux si on le brusque lors des changements d’appuis. Ses réactions sont amplifiées par une direction précise et un amortissement plutôt typé confort. La voiture mériterait une suspension adaptative avec une position Sport. La Model 3 exige que l’on s’occupe d’elle si on augmente le rythme, ce qui la rend très amusante à piloter. Elle doit être inscrite avec précision sur la trajectoire en entrée de courbe.
Révolution intérieure
Aux allures familiales, la voiture se montre confortable et filtre parfaitement les petites irrégularités de la chaussée. La compacité de la motorisation électrique a rendu l’habitacle particulièrement spacieux. L’absence de tunnel de servitude permet d’accueillir trois adultes à l’arrière. Le toit vitré teinté, de série, illumine agréablement l’habitacle.
La fête continue avec la planche de bord. Son style est minimaliste. Elle ne comporte qu’une tablette, placée à l’horizontale, en son milieu, et deux leviers de commande de part et d’autre du volant. Elle affiche sur sa gauche les informations nécessaires à la conduite. Tous les systèmes de la voiture, des bouches d’aération (invisibles) au régulateur de vitesse en passant par les rétroviseurs et même l’ouverture de la boîte à gants, se commandent via cet écran et de simples molettes situées sur le volant. La fluidité et la qualité de l’ergonomie de l’interface «homme-machine» rendent les manipulations naturelles et faciles. Ce tableau de bord inédit et très abouti est un concentré d’intelligence, une véritable révolution intérieure. La qualité de la finition, matériaux et assemblages, a aussi énormément progressé par rapport aux premiers modèles de la Model S et ne souffre plus désormais la critique.
NOTRE AVIS
Alors, parfaite, cette Tesla Model 3? Presque. Car il faudra largement puiser dans son compte en banque pour se l’offrir. Elle n’a plus rien à voir avec la petite électrique promise à 35.000 dollars. La marque dit qu’elle planche sur un modèle plus dépouillé (batterie de plus faible capacité, un seul moteur) dont le tarif se rapprocherait de ce premier prix.
Si vous en avez les moyens, ce véhicule électrique, enfin disponible, se révèle très séduisant. Avec lui, vous pourrez accomplir de longues distances en Europe grâce aux infrastructures de recharge de la marque, actuellement les plus denses et les plus performantes.
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