David Brown, l’homme d’affaires qui a sauvé Aston Martin de la faillite après la guerre et dont ses initiales sont synonymes d’une formidable lignée de coupés de grand tourisme, aurait-il donné son blanc-seing à la DBX? Ce chasseur hors pair, à l’initiative de la production d’une série de break au cours des années 1960, n’aurait sans doute pas désavoué le premier SUV de l’histoire de la firme de Gaydon. Avec le DBX, Aston Martin est l’avant-dernier constructeur, avant Ferrari, à se plier aux desiderata d’un marché drogué aux SUV.
Reposant sur une nouvelle plateforme à quatre roues motrices, ce véhicule familial de 5,03 m de long, 1,99 m de large et 1,68 m de haut perpétue les codes esthétiques des coupés actuels. Les volumes sont équilibrés mais le traitement de l’arrière identique à celui Vantage, y compris le fin bandeau lumineux qui court sur toute la largeur, risque de faire débat. Sans doute le constructeur anglais a-t-il manqué une occasion de renouveler un style qui commence à s’épuiser.
À l’intérieur, guère de surprises non plus. La planche de bord s’inspire largement des coupés tant au niveau de la casquette d’instrumentation que de la console centrale accueillant un écran couleur de 10,25 pouces. Par le choix des matériaux, les harmonies de coloris et la qualité de la finition, le DBX répond aux standards du luxe. Depuis l’exclusive berline Lagonda des années 70 vendue au compte-gouttes, le SUV de la plus ancienne firme de voitures de sport au monde est son premier véhicule pouvant accueillir cinq personnes et leurs bagages. Le coffre annonce un volume de 632 litres.
Sous le capot, pas de mécanique électrifiée mais le V8 biturbo 4 litres provenant de son actionnaire Mercedes. Il revendique une puissance de 550 chevaux et grâce à la désactivation des cylindres à allure constante, sa consommation est homologuée à 14,3 l/100 km. Les performances sont bien entendues celle d’une voiture de sport: 4,5 secondes pour franchir les 100 km/h.
S’adressant à une nouvelle clientèle, le DBX soigne surtout le confort et les capacités de franchissement. Les suspensions pneumatiques et adaptatives sont associées à un système antiroulis alimenté par un réseau électrique en 48 V. Voulu très polyvalent, le DBX peut faire varier la hauteur de caisse sur une amplitude de 95 mm. Les premières livraisons débuteront au printemps 2020 à un tarif proche de 200 000 euros.