Le moteur électrique va-t-il sauver la voiture de sport? À en croire les projets qui fleurissent dans les bureaux d’études des constructeurs, on peut le penser. Autant pour des raisons de contribution à la baisse de l’empreinte carbone que d’acceptation sociale, les modèles sportifs injectent une dose plus ou moins importante d’électricité. Des constructeurs comme Pininfarina ou Lotus s’apprêtent même à investir le marché du tout-électrique avec d’inédites supercars.
Aujourd’hui, c’est au tour de McLaren d’annoncer un véhicule hybride rechargeable. Le constructeur de Woking n’est pas le premier. BMW avec la i8 et Ferrari avec la SF90 Stradale l’ont déjà devancé. Après la P1 de 2012 et la Speedtail de 2020 qui reposaient sur une chaîne de traction hybride, McLaren franchit un pas supplémentaire avec l’Artura. Commercialisée à la fin du premier semestre 2021, cette nouvelle berlinette de 4,53 mètres ouvre une nouvelle ère, reposant sur une architecture hybride rechargeable.
Cette solution étant coûteuse en termes de poids et d’encombrement, les ingénieurs de la marque anglaise sont repartis d’une feuille blanche. Cela ne transpire guère au niveau des lignes qui poursuivent le thème stylistique des dernières réalisations. Les formes sont plus rondes et moins agressives et, c’est une bonne nouvelle, elles se dispensent de disgracieux appendices aérodynamiques mais il faudra sans doute que le constructeur mène une réflexion approfondie pour sortir de son schéma de décalque.
Pour compenser l’intégration de la chaîne de traction hybride rechargeable, l’Artura inaugure une nouvelle structure monocoque en plastique renforcé de fibres de carbone. Miracle de la technologie: la nouvelle berlinette ne pèse que 1 498 kg à vide, soit à peine une cinquantaine de kilos de plus que la 570 S. Autant pour des questions d’encombrement que de réduction des émissions, McLaren se plie au downsizing. Le V8 est remplacé par un 6 cylindres 3 litres biturbo dont l’originalité est une architecture à 120 degrés, comme les moteurs V6 1,5 litre de certaines versions des F1 Ferrari 156 du début des années 1960.
Compact et allégé de 50 kilos par rapport au V8, le V6 McLaren délivre une puissance de 585 chevaux. Son régime maxi est de 8 500 tr/min. La puissance combinée de l’Artura ressort à 680 ch grâce à l’ajout de la machine électrique de 95 ch placée entre le V6 et la boîte automatique à double embrayage à 8 rapports. Le moteur électrique est alimenté par une batterie lithium-ion de 7,4 kWh qui autorise une autonomie électrique de 30 km. Elle se rechargerait à 80 % en 2 heures 30 sur une prise domestique. C’est le principal atout de cette berlinette: évoluer dans un environnement urbain en silence et sans émettre aucune émission de polluant ni de CO2. De fait, le constructeur annonce des émissions de CO2 normalisées de 129 g/km. L’Artura échappe ainsi au supermalus 2021 de 30 000 euros et qui sera porté à 40 000 euros en 2022.
L’Artura annonce des performances de haut niveau. Le 0 à 100 km/h serait expédié en 3 secondes; les 200 km/h en 8,3 secondes. Concernant le comportement routier, il profitera d’un nouvel essieu arrière, plus léger, et d’une suspension dotée d’amortisseurs pilotés.
