Est-ce le prélude d’un retour de la marque Triumph sur la scène automobile? ll est permis d’en douter mais cela n’empêche pas de rêver. Vestige de British Leyland devenu Rover, la marque anglaise appartient aujourd’hui au groupe BMW. La marque a connu son heure de gloire au cours des années cinquante et au début des années soixante avec ses petits roadsters prisés de la jeunesse dorée et des Américains. La TR3, l’un des modèles les plus emblématiques, sera d’ailleurs la première voiture de Johnny Hallyday. Incapable de se renouveler, Triumph entame au début des années soixante-dix une chute dont il ne se relèvera pas. Il reste aujourd’hui des souvenirs, des modèles qui font le bonheur des collectionneurs et des sociétés qui, la passion chevillée au corps, ont décidé faire vivre la marque.
C’est le cas de Makkina, une société de design spécialisée dans l’automobile. Basé à Londres, ce cabinet s’est mis en tête de célébrer les 100 ans de la naissance de Triumph de la meilleure des façons, c’est-à-dire en concevant un concept. Présenté à l’occasion du Festival of Speed de Goodwood, ce véhicule unique n’évoque rien moins que la fameuse TR2 immatriculée «MVC575» qui a battu des records de vitesse à Jabbeke, en Belgique. À son volant, le pilote Ken Richardson a atteint la vitesse de 124,889 mph, soit un peu plus de 200 km/h. La performance a pu s’appuyer sur une aérodynamique spécialement étudiée pour l’occasion. Non content d’être allégée, la TR2 était dotée de roues arrière carénées tandis que l’habitacle était recouvert d’un couvre-tonneau en tôle.
Soixante-dix ans après, le concept TR25 de Makkina revisite de manière contemporaine la TR2. Les lignes fluides et pures ne s’embarrassent d’aucun artifice. Ce minimalisme se retrouve dans l’habitacle dont l’accès, en dépit de portes en élytre, nécessite une souplesse de gymnaste pour enjamber le bas de caisse. Le résultat, il faut le mentionner, est splendide.
Le Z1 du XXIe siècle
Bien dans son époque, la TR25 n’est pas propulsée par un moteur thermique mais par une machine électrique provenant de la BMW i3s dont il emprunte également la plateforme en carbone. Avec ses 184 chevaux et son poids plume, on peut penser que la TR25 soutient des accélérations de premier ordre. Par sa formule et les sensations qu’il doit procurer, ce concept nous fait également penser au fameux roadster Z1 présenté à la fin des années 1980 et finalement commercialisé en petite série. En véritable amateur de voitures anciennes et de voitures de sport, Adrian van Hooydonk, le directeur du design du groupe BMW, serait peut-être un allié de poids pour cautionner la sortie en petite série de la TR25.
