Parmi les marques centenaires, Maserati n’est pas celle qui se porte le mieux. Comme Alfa Romeo, à force de promesses non tenues – le coupé Alfieri devait initialement voir le jour en 2016 – et de plans de relance ajournés, la firme au Trident traverse une mauvaise passe. Tout avait pourtant bien démarré. A l’aube des années 2010, le constructeur italien de voitures de prestige et de sport avait investi 1,2 milliard d’euros dans un vaste programme de développement de sa gamme devant lui permettre de produire 50 000 unités par an en 2015. Un point d’étape avant de viser les 80 000 unités. Si la première partie de son plan réussissait grâce notamment l’accueil des berlines et du SUV sur les marchés chinois et nord-américain, il semble que Maserati se soit endormi sur ses lauriers au moment la concurrence accélérait dans les technologies de dépollution des moteurs, de connectivité et d’assistance à la conduite. De fait, les berlines Quattroporte et Ghibli mais également les GT -Granturismo et Gran Cabrio – et le SUV Levante se sont retrouvés dépassés par manque d’investissement, le groupe FCA (Fiat Chrysler Automobiles) donnant la priorité aux marques américaines, plus profitables.
Depuis de nombreuses années, le groupe italien semble incapable de mener de front le développement de plusieurs marques en même temps. Cela changera peut être avec la fusion avec le groupe PSA. Sans attendre la validation du mariage franco-italien, Maserati a profité de la révélation de sa nouvelle supercar MC20 le 9 septembre 2020 pour présenter les grandes lignes de son plan du renouveau.
Outre la MC20, qui se déclinera en version à moteur thermique et à moteur 100 % électriques mais aussi en version spider, la gamme Maserati va accueillir une nouvelle génération des Granturismo et Gran Cabrio en 2022. On ne sait pas si ces modèles seront basés sur le projet Alfieri mais ce seront les premières Maserati à adopter une motorisation 100 % électrique. D’ici là, la gamme de la firme au Trident se sera enrichie d’un SUV compact développé à partir de la plateforme Giorgio utilisée par les Alfa Romeo Giulia et Stelvio. Baptisé Grecale, en référence à un vent violent du nord-est de la Méditerranée, ce véhicule de loisirs reprendra ainsi un grand nombre d’éléments du Stelvio. D’ici la fin de l’année, la Ghibli sera, pour sa part, lancée en version hybride, associant un 4-cylindres 2 litres turbo essence d’origine Alfa à la technologie 48 V. Le programme Maserati s’inscrit dans une vaste stratégie d’électrification baptisée Folgore.