La formule est connue mais les amateurs du genre ne s’en lassent pas. À peine entrée en production, la dernière série limitée de Ferrari est déjà épuisée, soit 999 berlinettes (491 443 euros) et 599 Aperta (569.974 euros) de la 812 Competizione. Les heureux bénéficiaires ne seront pas déçus tant les limites de l’efficacité ont été repoussées en s’appuyant sur les derniers enseignements de la compétition et de la Formule 1 en particulier. De la 812 Superfast qui sert de base, il ne subsiste plus grand-chose tant les ingénieurs ont revisité tous les aspects du véhicule. La carrosserie est méconnaissable, adoptant des solutions aérodynamiques encore jamais vues sur une GT de route.
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Encore une fois, la fonction a dicté la forme. Rien n’est gratuit et tous les éléments contribuent à améliorer les flux d’air. Parmi les principales originalités, il faut noter la lame en carbone qui barre le capot avant et la lunette arrière de la 812 qui disparaît, au profit d’un capot peint dans la teinte de la coque. Cette pièce est dotée d’une caméra restituant sur le rétroviseur intérieur ce qui se passe derrière le véhicule et de virgules en carbone déviant l’air sur l’extérieur d’un becquet arrière très relevé. Deux tuyères d’échappement carrées encadrent l’énorme diffuseur.
Une allonge phénoménale
Ce package aérodynamique est au service d’un V12 6,5 litres entièrement repensé. Les motoristes se sont attachés à réduire le poids et l’inertie des composants en installant des bielles en titane, des pistons en alliage d’alu et des culasses introduisant un procédé utilisé en F1. Résultat: le V12 délivre la puissance impressionnante de 830 chevaux (+30 ch) et surtout relève le régime maxi, un record pour une voiture de route, à 9500 tr/min. Avec l’apport de pièces en carbone dans l’habitacle et de sièges baquets drapés d’un tissu aussi doux que la suédine et reproduisant le motif matelassé des combinaisons, la Competizione réussit à perdre 38 kg.
Pour profiter pleinement de ces évolutions, les ingénieurs ont aussi revu le châssis, notamment les roues arrière directrices qui disposent d’un angle de braquage différent selon les situations, contribuant à la stabilité en ligne droite et au freinage ainsi qu’à l’agilité en virages. Plusieurs séries de tours à Fiorano ont permis de valider le bien-fondé de ce programme. Jamais une berlinette 12 cylindres à moteur avant n’avait été autant à son avantage sur un circuit, le terrain de jeu le plus approprié pour profiter sans retenue de ce bolide. On peut rentrer plus vite dans les courbes et réaccélérer beaucoup plus tôt, même roues braquées, à la sortie des virages.
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Ces dispositions s’accompagnent d’un effort réduit au volant. Identiques à ceux de la SF90 Stradale, les freins en carbone-céramique supportent des décélérations ultracourtes. Mais ce qui va émerveiller le conducteur averti, c’est le tempérament du V12. Entre sa poussée vertigineuse qui oblige à surveiller les diodes lumineuses au volant pour éviter le surrégime, son allonge phénoménale et ses vocalises envoûtantes balayant un vaste répertoire, les sens sont sollicités en permanence. Surtout cheveux au vent au volant de la version cabriolet Aperta.
Fiche technique
Moteur: 12 cylindres en V de 6 496 cm3
Puissance: 830 ch à 9 250 tr/min
Couple: 692 Nm à 7 000 tr/min
Type: Propulsion
Transmission: Boîte Auto. double embrayage DCT F1 à 7 vitesses
Dimensions ( L/l/h): 4 696 x 1 971 x 1 276 mm
Coffre: nc
Poids: 1 487kg à sec
Performances (0-100 km/h): 2,85 secondes
Vitesse: 340 km/h
Consommation (Mixte UE): nc
Emissions CO2: nc
Prix: 491 443 €