Les entreprises ne savent plus à quel saint se vouer. Les pouvoirs publics ont décidé d’accélérer la transition écologique et d’imposer le véhicule à batterie rechargeable à tout le monde. La loi d’orientation des mobilités oblige les parcs d’entreprises de plus de 100 véhicules à accélérer leur décarbonation. Dès le 1er janvier prochain, 10 % de ces flottes devront être réservées à des modèles à faibles émissions. Ce pourcentage devra atteindre 20 % en 2024, 40 % en 2027. Vouloir réduire l’empreinte carbone part d’un bon sentiment. Sauf que le propre de ces véhicules électrifiés est justement qu’ils ne se prêtent pas à tous les usages professionnels. Les modèles 100 % électriques sont plus chers à l’achat et ne sont pas les plus indiqués pour les longs parcours, en raison d’une autonomie limitée et de temps de recharge à rallonge. S’y ajoutent des tarifs d’électricité variables et inconnus à l’avance.
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Or ces incertitudes sont de nature à peser sur le calcul du coût d’usage des véhicules et à le faire dériver. Dans le cas de véhicules hybrides rechargeables, le biais est encore plus important puisque le TCO (le coût total de détention) est calculé à partir des consommations homologuées par le constructeur. Dans la vraie vie, ces véhicules peuvent brûler jusqu’à trois à quatre fois plus d’essence. Lorsque l’on gère un parc de plusieurs dizaines de ces modèles, la facture carburant peut s’envoler. Surtout en ce moment où les prix à la pompe ont explosé. Dans ce contexte, les entreprises n’ont pas d’autres choix que de diminuer la taille de leur parc, réduire le kilométrage annuel des véhicules ou conserver le diesel. Pour les gros rouleurs, cette énergie reste la plus adaptée. Vu que la durée de possession des véhicules ne dépasse guère quatre ans, il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’une chute de leur valeur résiduelle.
Une autre voie mérite également d’être encouragée: les carburants de synthèse. Produite chimiquement à partir de CO2 prélevé dans l’air ambiant et d’hydrogène, cette énergie est neutre en carbone. Les émissions de polluants à l’échappement sont également fortement réduites. Les premières applications sont prévues en compétition puis, si la réglementation évolue favorablement, pour les modèles de production. Il s’agit d’une solution qui a le mérite de s’adapter au parc roulant et donc de permettre une baisse immédiate et significative des émissions de CO2.