Nos diesels vont-ils finir à la casse? Depuis le «Dieselgate» et l’installation d’un logiciel fraudeur destiné à contourner les tests de pollution sur 11 millions de véhicules diesels du groupe Volkswagen, l’Union européenne veut la mort du gazole. En France, cela revient à faire table rase de cinquante ans d’une domination orchestrée par une fiscalité avantageuse.
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C’est tout le paradoxe de nos réglementations: aujourd’hui encore, les diesels échappent la plupart du temps au malus grâce à des émissions de CO2 plus faibles que celles des véhicules à essence. Depuis le début de l’année, le diesel connaît même un regain d’intérêt en dépit des discours politiques. Il représente 21,85 % des immatriculations, en hausse de + 8,9 %. Les gros rouleurs continuent de les plébisciter en raison de leur sobriété et leur grande autonomie. Pourtant, ils sont condamnés.
À la suite du scandale des moteurs truqués, Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie et de l’Environnement, décidait de classer tous les diesels (véhicules particuliers et utilitaires légers) en Crit’Air 2, y compris ceux répondant à la dernière norme en vigueur (Euro 6). Résultat: tous les diesels seront exclus des métropoles ayant mis en place des ZFE (Zones à faibles émissions) au plus tard le 31 décembre 2023.
Certains ont flairé le filon
Le couperet a commencé à tomber: les modèles classés Crit’Air 4 (première immatriculation entre le 1er janvier 2001 et 31 décembre 2005 inclus) ne peuvent plus circuler notamment à Paris et à l’intérieur du périmètre délimité par l’A86. L’an prochain, ce sera au tour de la vignette Crit’Air 3 de faire de nouvelles victimes et d’exclure des ZFE les diesels immatriculés entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010 inclus et les modèles à moteur essence immatriculés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2005. Fin 2023, avec la vignette Crit’Air 2, tous les diesels seront bannis et les modèles à essence immatriculés entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010.
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Que vont devenir ces millions de véhicules? Certains, sans doute les plus anciens, seront donc envoyés à la casse quand ils ne s’offriront pas une seconde vie dans des pays ou des régions du monde moins regardants en matière d’environnement et d’émissions de particules fines. La plupart d’entre eux poursuivront leur carrière en province où les besoins en mobilité sont toujours aussi importants. Les professionnels ont flairé le filon. Ils représentent 34 % du volume des transactions. 52,8 % d’entre elles concernent des véhicules de plus de 8 ans d’âge ; 30,3 % ont entre 8 et 15 ans.