La nouvelle génération de la sportive américaine récupère la légendaire appellation «Stingray», déjà reprise par la mouture précédente. Malgré ce nom qui évoque le passé, la Corvette de 2020 marquera un tournant dans l’histoire de cette voiture de sport. Jusqu’à maintenant, une Corvette était une propulsion à moteur avant. En 2020, si la transmission aux roues arrière sera toujours d’actualité, le bloc prendra place derrière le conducteur. Ce choix technique autoriserait une meilleure répartition des masses, et conférerait une motricité sans faille à ce bolide. Cela semble être une bonne idée, car les V8 qui équipent ces engins débordent souvent d’énergie. Pour rester un minimum pratique, l’Américaine proposera deux coffres: un à l’avant et un autre à l’arrière.
Certes, le fait de déplacer le moteur a eu un impact non négligeable sur l’apparence de la Corvette, qui rappelle maintenant certaines supersportives européennes. Mais les lignes musclées et agressives de cette voiture de légende restent reconnaissables au premier coup d’œil. On pourra toutefois regretter la disparition des quatre sorties d’échappement centrales, au profit de deux doubles sorties plus classiques. La qualité de l’habitacle semble avoir fait un bond en avant. On apprécie l’originalité de certains détails comme la disposition des boutons sur la console centrale. Il faudra toutefois vérifier l’impact de cette idée sur l’ergonomie. L’instrumentation est dorénavant 100 % numérique, et il est toujours possible d’ôter une partie du toit pour conduire cheveux au vent.
Trois types de sièges sont proposés: selon Chevrolet, les «GT1» sont des sièges confortables et suffisants pour une conduite dynamique occasionnelle, les GT2 ont un design inspiré de la compétition mais proposent un bon niveau de confort pour les longs trajets, et les «Competition Sport» sont pensés pour un usage sur piste. Cette sportive américaine devrait faire preuve d’une belle polyvalence: elle serait capable de briller sur circuit tout en proposant un confort de bon aloi. Pratique: l’avant monte de 40 mm en 2,8 secondes pour éviter au spoiler de frotter sur un éventuel obstacle. Le système est opérationnel jusqu’à environ 40 km/h, et peut être programmé pour fonctionner automatiquement grâce aux données GPS.
La Corvette a certes imité les sportives européennes à moteur central arrière au profit de son comportement routier, mais elle ne les a pas pour autant suivies sur la voie du downsizing et de l’électrification. Sous le capot de la Stingray, on retrouve une motorisation qui est légion sur les sportives américaines: un gros V8 atmosphérique. En Europe, on aura du mal à comprendre pourquoi cette mécanique cubant 6,2 litres est baptisée «Small Block». Mais tout est plus gros chez l’Oncle Sam. Doté de l’échappement performance, ce moteur développe 495 chevaux et 637 Nm de couple. Cela peut sembler insuffisant pour rivaliser avec les McLaren et autres Ferrari, mais équipée du «Z51 Performance Package», l’Américaine serait capable de passer de 0 à 100 km/h en environ 3 secondes.
Cette Corvette d’entrée de gamme, de plus, boxe dans une catégorie inférieure. On attend ainsi de voir les performances revendiquées par la déclinaison Z06, voire l’ultime ZR1! Les puristes risquent toutefois d’être déçus lorsqu’ils apprendront que la boîte de vitesses manuelle n’est pas au programme pour l’instant. À sa place, on trouve une boîte automatique à double embrayage provenant de chez TREMEC. Elle compte huit rapports. L’ennui avec ce genre de bolide, c’est que peu de gens peuvent se permettre de débourser parfois plusieurs centaines de milliers d’euros pour réaliser leur rêve. Les Américains, eux, n’ont pas ce problème, puisque cette Corvette sera vendue moins de 60 000 dollars Outre-Atlantique. On cherche encore un meilleur rapport qualité prix.