On n’aura pas le choix. Si l’on veut continuer à se déplacer en voiture – aucun autre moyen de locomotion n’offre une telle liberté de déplacement -, ce sera l’électrique ou rien. Ainsi en ont décidé nos gouvernants. Selon eux, ce serait la solution la plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique et réduire la pollution. Ce diktat européen au style comminatoire fait froid dans le dos. Car si l’automobiliste a l’habitude d’être pris pour une vache à lait, c’est la première fois que l’on entend lui imposer une technologie au détriment des autres. En 2040, il ne sera plus possible d’acheter une voiture à moteur thermique. D’ici là, le secteur va devoir respecter plusieurs paliers de descente. Une descente à pic. Aux enfers. Dans dix ans, une voiture sur trois vendue en Europe devra être électrique. La France, vraiment schizophrène, faisait partie des pays qui militaient pour la position la plus dure au sein des instances européennes. On ne devrait pas laisser un sujet aussi sérieux entre des mains imprudentes. L’électrique, on le sait pourtant, est loin d’être la panacée. Ce véhicule bute encore sur de nombreux freins: autonomie limitée, temps de recharge élevé, infrastructure déficiente. Il ne se prête ainsi pas à tous les usages. Et il est cher. Très cher. Pour compenser la perte de recettes liées à l’abandon de l’essence, les pouvoirs publics inventeront une taxe sur l’électricité. De même, produire une énergie verte ne suffira pas à faire accepter ce véhicule «zéro émission». Cette technologie ne s’imposera pas sans casse sociale. Nécessitant moins de compétences et moins de personnels pour le développer et le fabriquer, le véhicule électrique entraînera la fermeture de sites industriels. Avant qu’il ne soit trop tard, le pays a une chance historique de se ressaisir et de faire entendre la voix de la raison en prônant la neutralité technologique.
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