Exactement 47 % des tués en voitures particulières le sont lors de chocs frontaux. La collision se déroule en 100 millisecondes: un battement de cils. «Le choc frontal reste le plus courant. Notre objectif est de réduire les conséquences des accidents en connaissant les mécanismes des lésions», dit Maxime Labrousse, accidentologue au LAB. «Pendant l’accident, vous ne pouvez rien faire: c’est la voiture qui doit vous sauver. Dans les années 1980, les véhicules étaient relativement “mous”, ce qui occasionnait de nombreuses intrusions et lésions», précise ce spécialiste.
Lors d’un choc frontal à 65 km/h, le conducteur d’une 206, en 1998, subissait une fracture de six côtes, une fracture ouverte du fémur gauche, une de l’avant-bras droit et une du bras gauche. Pendant le même choc, le conducteur d’une 207, en 2005, s’en tirait avec une fracture du sternum et de deux vertèbres. Sur une 208, en 2012, plus de fractures, mais une «simple» abrasion de l’épaule gauche, et quelques contusions abdominales et au genou droit. Coque plus rigide, nouveaux systèmes de protection (aux places arrière, notamment), la mortalité a été divisée par trois sur les véhicules récents. Cela montre que les constructeurs sont les principaux artisans des progrès accomplis ces dernières décennies.
Des moyens d’évaluation perfectionnés
Les moyens d’évaluation se sont aussi énormément perfectionnés. Lors des tests d’impact, aux rustiques mannequins d’hier ont succédé des modèles bourrés de capteurs numériques, capables de délivrer plus de 200 mesures. En parallèle, l’augmentation considérable de la puissance des ordinateurs a permis d’affiner énormément les modèles numériques de l’être humain. Les scientifiques arrivent même aujourd’hui à les personnaliser en fonction du sexe et de la morphologie. Les aides récentes à la conduite constituent un autre progrès. Présentes même sur nombre de petites voitures, elles permettent d’éviter le choc frontal en maintenant le véhicule dans la voie, tout spécialement si le conducteur s’assoupit ou s’il regarde ou tape un message sur son smartphone. Ce qui est hélas de plus en plus fréquent. Dans ce dernier cas, le risque d’accident est vingt-trois fois plus élevé.