Révélée en plein salon de Francfort 2015, l’affaire Volkswagen – 11 millions de véhicules commercialisés utilisaient un logiciel faussant les émissions de polluants et la consommation exprimée en CO2 – a déclenché une opération mains propres de grande envergure. Le logiciel détectait les conditions de tests en laboratoire sur un banc à rouleaux: capot levé, roues arrière fixes, volant immobile ou encore vitesse régulière.
Non content d’avoir jeté l’opprobre sur l’ensemble de la filière automobile, le dieselgate a eu pour conséquence de modifier les protocoles d’homologation des véhicules. Au nom d’une plus grande transparence, les autorités européennes comme les automobilistes ont jugé qu’il fallait introduire des protocoles de test plus réalistes et proches des conditions réelles d’utilisation des véhicules. Introduite en 1992, la norme NEDC (New European Driving Cycle) était considérée comme obsolète. C’est ainsi qu’une nouvelle norme a été définie. Dénommé WLTP pour Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure, ce nouveau protocole s’est mis en place progressivement. Pour éviter toute confusion dans l’esprit des consommateurs entre les valeurs NEDC et WLTP, une période de transition s’étend depuis septembre 2017 jusqu’à janvier 2021. Mais chaque pays européen suit son propre calendrier. S’agissant de la France, la norme WLTP est entrée en vigueur le 1er mars 2020. En France, ce sont les services techniques de l’UTAC qui sont chargés de l’homologation des véhicules. Si l’objectif est toujours de comparer tous les véhicules entre eux, le protocole WLTP repose sur des conditions de test plus sévères qui ont eu pour conséquence d’augmenter sensiblement, pour la majorité des véhicules, la consommation exprimée en CO2 et les polluants réglementés (CO/HC/NOx/particules). De leur côté, les véhicules électriques et hybrides rechargeables voient leurs valeurs d’autonomie (WLTP) baisser par rapport à celles de la norme NEDC.
Peugeot a publié récemment un tableau qui décrypte les principales différences entre les deux procédures de test.
La norme WLTP est d’autant plus proche de la réalité que le nouveau protocole d’homologation prend en compte les équipements standards du véhicule mais également ses équipements optionnels qui peuvent avoir un impact en termes de poids et de résistance au roulement, notamment dans le cas d’une monte pneumatique optionnelle. Avec la nouvelle norme, la consommation exprimée en CO2 a augmenté de 25 % en moyenne. Une mauvaise nouvelle pour les automobilistes et les gestionnaires de flottes d’entreprises.