Au moment où la saison des grands prix redémarre, de nouveaux livres nous font revisiter une époque révolue où les champions automobiles ne portaient pas encore de cagoules sous le casque mais des masques en coton, sous le nez. Quand ce n’était pas tout simplement un casque bol qui assurait la protection de la tête.
C’était le cas du Niçois Jean Behra, dont la carrière sportive est racontée de manière chronologique et sur un papier sépia par Jean-Pierre Potier (Éditions Syllabe, 50 €). Pilote-constructeur éclectique, Behra était l’un des rares à pouvoir soutenir la comparaison avec Juan Manuel Fangio. L’année 1959 devait être celle de la consécration sous les couleurs Ferrari. Hélas, les monoplaces rouges ne sont plus aussi fringantes et à Reims, après un nouvel abandon, Behra signe son éviction de la Scuderia en giflant le directeur sportif Romolo Tavoni. Trois semaines plus tard, le champion de France se tue au volant d’une Porsche sur l’autodrome de Berlin.
Des champions trop tôt disparus défilent aussi dans l’ouvrage La Légende des casques de F1. 1969-1999, de Bruno Bayol, l’encyclopédie en la matière, et Lionel Lucas (Éditions Red Runner, 85 €). C’est la première fois qu’un livre s’attelle à cet équipement de sécurité que les pilotes personnalisent. À travers de nombreuses contributions, on découvre les principales évolutions et les progrès techniques, depuis les années Stewart jusqu’au deuxième titre de Mika Häkkinen. Cerise sur le gâteau, l’équipe du livre a créé deux éditions, l’une aux couleurs d’Alain Prost, l’autre à celles d’Ayrton Senna. Une façon de rendre hommage à l’un des plus grands duels de la Formule 1.
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Une époque héroïque
De son côté, l’horloger Richard Mille s’est mis en tête de faire partager sa passion de l’automobile et du sport automobile en éditant des ouvrages de qualité mettant en valeur la photographie. D’une étroite collaboration avec l’agence DDPI est née la collection d’annuels Car Racing (Éditions Cercle d’art, 95 €). La série, qui a démarré avec la saison 1965, s’enrichit d’un quatrième opus réservé à l’année 1968. Les clichés émanent de l’artiste Manou Zurini, dont le talent s’exprime désormais dans la sculpture, les textes de Johnny Rives et d’Alain Pernot.
L’année 1968 fut secouée par de nouveaux drames: les accidents mortels en course de Jim Clark et de Jo Schlesser. Cette dernière édition nous offre une nouvelle tranche de l’âge du sport automobile. Celle d’une époque héroïque où les pilotes couraient sans grande protection, où les circuits étaient dépourvus d’échappatoires, où les voitures de course étaient encore vierges de toute publicité, où le public était massé au bord de la piste, où les pilotes étaient encore accessibles. Enfin, Charles James nous fait vivre de l’intérieur l’aventure du Manceau Jean Rondeau, vainqueur des 24 Heures du Mans au volant d’une voiture portant son nom. Après avoir lu les deux tomes (La Preuve par 24 Heures et Le Défi!), plus rien de l’épopée des prototypes Rondeau, depuis leurs débuts sous les couleurs des papiers peints Inaltera, ne vous sera inconnu (à commander sur Amazon).