Le marché compte à présent plus d’une cinquantaine de modèles 100 % électriques. Une offre revue à la hausse chaque semaine, à la faveur des lancements de nouveaux modèles. Et ce n’est que le début puisque, depuis le 14 juillet dernier, la Commission européenne a entériné la fin du moteur thermique en 2035. D’ores et déjà, des constructeurs ont annoncé lancer uniquement des véhicules électriques à l’horizon 2024-2025.
La moins chère: Dacia Spring
Hors de prix les modèles électriques? À 16 990 euros ou 12 403 euros, prime écologique déduite (27 % du prix d’achat, soit 4587 euros), la Dacia Spring tord le cou aux idées reçues. A ce tarif-là, la marque low-cost de Renault vous propose une copie de la citadine Renault K-ZE produite et commercialisée en Chine. À sa ligne basique de crossover (3,74 m de long), la Spring ajoute un espace intérieur compté, des équipements sommaires et des plastiques bas de gamme. Avec la Spring, Dacia met la voiture électrique de toutes les bourses. Pensée comme un outil, la Spring affiche des performances limitées. La batterie de 27,4 kWh alimente un moteur de 44 ch seulement. La vitesse de pointe est bridée à 125 km/h et l’autonomie annoncée à 230 km (norme WLTP) est plutôt de 180 km. Avec le câble de charge mode 2 fourni de série, recharger la batterie nécessite 13 h 30 sur une prise domestique classique.
Dacia Spring – Puissance: 44 ch; Couple: 125 Nm; Dimensions (L x l x h): 3 734 x 1 770 x 1 516 mm; Coffre: 290 litres; 0 à 100 km/h: 19,1 secondes; Consommations: 13,9 kWh/100 km; Prix: 16 990 €.
La citadine techno: Honda e
C’est le coup de cœur de la rédaction. La citadine e ne se contente pas d’attirer les regards. Ses lignes sympathiques, interprétation moderne de la N360, la première voiture de Honda, se conjuguent avec une technologie futuriste. Accueillant cinq écrans, la planche de bord panoramique s’étend sur toute la largeur du véhicule. À chaque extrémité de la planche, un écran de 6,6 pouces restitue l’image de la caméra qui remplace les rétroviseurs extérieurs.
Reine du high-tech, la Honda adopte aussi la vidéo dans le rétroviseur central. Le système «Parking Pilot» permet de se garer automatiquement, sans toucher ni au volant, ni au pédalier. La technologie ferait presque passer au second plan ses performances moyennes en matière de consommation, résultant pour partie de sa masse (1,5 tonne). Si l’on sollicite exagérément le moteur de 154 ch, la batterie se vide rapidement. Le rayon d’action est plus proche des 160 km que des 205 km annoncés par le constructeur. Ce qui reste peu rapporté au tarif de 38 890 euros.
Honda e – Puissance: 154 ch; Couple: 315 Nm; Dimensions (L x l x h): 3 894 x 1 752 x 1 512 mm; Coffre: 170 litres; 0 à 100 km/h: 8,3 secondes; Consommations: n.c. kWh/100 km; Prix: 38 890 €.
La surdouée des villes: Smart fortwo ed
Si l’on regarde les choses objectivement, on passe notre chemin. La Smart fortwo ed est en fin de carrière et son tarif est très élevé compte tenu de ses prestations. Son architecture 2 places limite les usages. A moins de ne pas sortir des limites de la ville, la Smart arrivera difficilement à tenir l’autonomie revendiquée de 125 km. Mais, justement, on l’achètera pour circuler en ville où son gabarit de lilliputienne évite le désagrément de tourner pendant des heures pour trouver une place de stationnement. Avec le chargeur embarqué de 22 kW disponible en option, sur une borne de recharge publique ou une wallbow, il faudra compter 40 minutes pour restaurer l’énergie de la batterie de 17,6 kWh. Et pour ne rien gâcher, la Smart fortwo ed est aussi disponible en cabriolet.
Smart fortwo ed – Puissance: 82 ch; Couple: 160 Nm; Dimensions (L x l x h): 2 695 x 1 663 x 1 555 mm; Coffre: 260 litres; 0 à 100 km/h: 11,6 secondes; Consommations: 15,7 kWh/100 km; Prix: 26 750 €.
La citadine la plus glamour: Fiat 500 Electric
Des optiques soulignés comme on ajouterait un trait dans un dessin animé, une calandre obturée et quelques centimètres de plus en longueur et en largeur: il a suffi d’un rien pour rafraîchir une silhouette qui fleure bon la nostalgie. Si la ligne évolue juste ce qu’il faut, l’habitacle est méconnaissable, multipliant les raffinements: instrumentation numérique personnalisable et écran multimédia de 10,25 pouces, systèmes d’aides à la conduite autonome de niveau 2, rangements à profusion. La position de conduite s’ajuste beaucoup mieux qu’avec les versions à moteur thermique et profite d’un volant réglable en deux plans et d’un siège mieux dessiné et réglable sur une amplitude plus grande. Vivacité au démarrage – 3,1 secondes pour atteindre les 50 km/h -, agrément de conduite satisfaisant: la 500 Electric rallie les suffrages. Le mode de conduite Range détermine un frein moteur régénératif plus vigoureux qui permet de conduire sans solliciter la pédale de frein.
La 500 Electric révèle une belle polyvalence. Si la ville est son terrain de prédilection au regard de son gabarit compact, la route n’est pas une punition, même s’il faudra accepter des reprises modestes, au-dessus de 100 km/h. Grâce à sa batterie de 42 kWh, la citadine italienne annonce une autonomie de 320 km, envisageable si l’on s’en tient à la ville et au réseau secondaire. Avec le chargeur rapide 85 kW, Fiat assure pouvoir récupérer 50 km en 5 minutes, ce qui n’est pas rien. Autre attention: la sonorité obligatoire à basse vitesse en ville pour prévenir les piétons reprend la mélodie que le compositeur Nino Rota a créée pour le film La Dolce Vita réalisé par Federico Fellini. La 500 Electric existe en trois silhouettes de carrosserie: 3 portes, Cabrio et 3 + 1 (version dotée d’une demi-porte antagoniste côté droit).
Fiat 500 Electric – Puissance: 118 ch; Couple: 220 Nm; Dimensions (L x l x h): 3,63 x 1,69 x 1,52 cm; Coffre: 185 litres ; 0 à 100 km/h: 9 secondes; Consommations: 13,8 kWh/100 km; Prix: 27 500 €.
La compacte high-tech: BMW i3 is
Malgré ses huit ans, la citadine i3 n’a pas pris une ride. Inclassable, cette berline haute sur pattes reste une voiture d’ingénieurs. Pour limiter la prise de poids du système électrique, la BMW i3 repose sur un châssis en aluminium sur lequel est riveté un habitacle en carbone. Résultat de cette architecture unique à ce niveau de gamme et réservée à quelques supercars: le poids ne dépasse pas 1,35 tonne. Avec sa batterie lithium-ion de 42,2 kWh, la citadine électrique de Munich revendique un rayon d’action de 283 km.
Tablez sur 220 km, surtout si le moteur de 184 ch est sollicité. Les sensations sont dignes de la réputation de la marque grâce à l’installation du moteur à l’arrière. Au comportement routier gratifiant, il faut ajouter une ambiance intérieure réjouissante, reflet de matériaux recyclés chaleureux et d’une ergonomie étudiée. L’accès aux places arrière est aussi facilité par les portes s’ouvrant en opposition en l’absence de pied milieu. Sur un chargeur rapide de 50 kW, la i3 assure pouvoir recharger 80 % de la batterie en 45 minutes. Une heure pour atteindre les 100 %.
BMW i3 is – Puissance: 184 ch; Couple: 270 Nm; Dimensions (L x l x h): 4 011 x 1 775 x 1 577 mm; Coffre: 260 litres ; 0 à 100 km/h: 6,9 secondes; Consommations: 16,2 kWh/100 km; Prix: 42 500€.
Le SUV compact: Volkswagen ID.4
Après la compacte ID.3, la ID.4 représente le deuxième modèle de l’offensive électrique de Volkswagen et le premier véhicule à vocation familiale. Basée sur la plateforme électrique MEB, sa ligne donne un coup de vieux aux SUV de la gamme thermique. L’architecture électrique permet à ce SUV d’assurer une habitabilité généreuse, sauf pour la place centrale arrière qui n’est pas dessinée. La qualité perçue des matériaux n’atteint pas celle des modèles thermiques; les équipements jouent la carte de la modernité.
L’ID.4 n’est pas une voiture de sport, mais elle épate la galerie, virant à plat grâce à son centre de gravité très bas qui résulte de l’installation de la batterie de 77 kWh sous le plancher. Elle alimente un moteur de 204 ch placé sur l’essieu arrière, gage de dynamisme. En raison d’un embonpoint de 190 kilos par rapport à l’ID.3, les accélérations et les reprises sont moins vigoureuses. Mais est-ce essentiel? Avec ces accumulateurs de grande capacité, ce SUV revendique une autonomie de 520 km, forcément abaissée sur l’autoroute où la consommation augmente passé 110/120 km/h. Mais, on apprécie la douceur de fonctionnement et le silence à bord.
Volkswagen ID.4 – Puissance: 204 ch; Couple: 310 Nm; Dimensions (L x l x h): 4 584 x 1 852 x 1 631 mm; Coffre: 543 litres ; 0 à 100 km/h: 8,5 secondes; Consommations: 17,2 kWh/100 km; Prix: 47 660€.
Le SUV le plus inspirant: Hyundai Ioniq 5
L’apparition dans le paysage du SUV coréen confirme les premières impressions. Sous certains angles, ses lignes habillement travaillées et évoquant des modèles des années 1980 sont réussies. L’ambiance intérieure épurée est tout aussi réjouissante. Le nombre de boutons a été réduit au minimum et la planche de bord accueille deux grandes dalles horizontales de 12,3 pouces, l’une dédiée à l’instrumentation, l’autre à l’infodivertissement. Hyundai a pensé au bien-être des occupants: les deux sièges avant et la banquette arrière inclinable peuvent coulisser sur 14 cm. Les sièges avant peuvent aussi se transformer en couchettes, en attendant que la batterie lithium-ion refasse le plein. Autre attention: la vaste boîte à gants s’ouvre comme un tiroir. Au volant, ce SUV impressionne par son agrément. On n’a pas la sensation de conduire un véhicule de 2 tonnes et sa direction électrique offre un ressenti assez naturel. On peut y ajouter les quatre roues motrices qui permettent de faire passer sans difficulté les 605 Nm de couple.
La principale force de ce SUV réside dans sa rapidité de charge puisque il embarque un système électrique intégré en tension 400 V ou 800 V pouvant autoriser une puissance de charge maxi de 220 kW. Sur une borne de recharge rapide 50 kW, il est possible de récupérer 80 % d’électricité en près d’une heure. Sur une borne d’une puissance de 350 kW, le temps de recharge tombe à 18 minutes. Le constructeur annonce une autonomie de 460 km mais, dans la vraie vie, elle sera plus proche des 380 km.
Hyundai Ioniq 5 – Puissance: 306 ch; Couple: 605 Nm; Dimensions (L x l x h): 4 635 x 1 890 x 1 647 mm; Coffre: 551 litres; 0 à 100 km/h: 5,2 secondes; Consommations: 17,7 kWh/100 km; Prix: 59 900 €.
La berline référence: Tesla Model 3
Elon Musk a réveillé les constructeurs établis avec ses berlines électriques en s’appuyant sur un schéma disruptif. Pas de publicité, pas de concessions mais des showrooms dans les galeries commerciales ou dans des boutiques de centre-ville: cela n’a pas empêché de connaître le succès. Non content d’être la plus accessible de la gamme, la berline Model 3 est de loin le modèle le plus abouti de la famille Tesla. L’ambiance intérieure reposant sur une immense tablette numérique verticale et son rapport prix/prestations sont sans équivalent mais il faut accepter des matériaux et une finition inférieurs aux standards du segment premium.
Outre l’autonomie de 448 km de la version Standard Plus, sauf sur autoroute où il faudra compter 40 % de moins, la berline américaine dispose d’un atout de taille: le réseau de recharge Tesla qui compte désormais 100 stations, soit près de 1 000 points de charge répartis dans l’hexagone. Tous ne sont hélas pas des Superchargeurs, les seuls à récupérer jusqu’à 120 km de rayon d’action en 5 minutes.
Tesla Model 3 – Puissance: nc ch; Couple: nc Nm; Dimensions (L x l x h): 4 635 x 1 890 x 1 647 mm; Coffre: 649 litres; 0 à 100 km/h: 5,6 secondes; Consommations: nc kWh/100 km; Prix: 43 800 €.
La berline de sport: Porsche Taycan
Attention ovni! Voilà une berline qui peut laisser sur place une 911 en accélérant à la sortie du péage. La première Porsche électrique décoiffe et peut remettre en question bien des certitudes. Avec la Turbo S dont la puissance culmine à 761 ch avec l’overboost (puissance de 625 ch), les 100 km/h sont atteints en 2,8 secondes; les 200 km/h en 9,6 secondes. Les reprises sont du même niveau. Il suffit de 1,7 seconde pour passer de 80 à 120 km/h. Effectuer un dépassement n’est qu’une formalité. La poussée est brutale, trop même pour des passagers sans voix devant le déchaînement de puissance, tout comme le passage, au-dessus de 70 km/h, du second rapport de la transmission, une exclusivité Porsche destinée à abaisser la consommation à haute vitesse.
Lorsque le parcours commence à serpenter, on pourrait se croire au volant d’une 911 tant l’efficacité et l’agilité font merveille. Soutenu par un centre de gravité très bas, dû principalement à la batterie logée dans le plancher, le Taycan est rivé au bitume. Sang froid requis tout de même car le Taycan accuse près de 2,4 tonnes sur la bascule. L’ambiance intérieure préserve aussi les gènes Porsche avec une instrumentation numérique inspirée de la 911. L’autonomie n’est que de 412 km, selon le cycle WLTP. Sur une borne rapide Ionity, il est possible de récupérer 80 % en 22 minutes.
Porsche Taycan Turbo S – Puissance: 761 ch (avec overboost) ; Couple: 1 050 Nm; Dimensions (L x l x h): 4 963/1 966/1 378 mm; Coffre: 447 litres; 0 à 100 km/h: 2,8 secondes; Consommations: 26,9 kWh/100 km; Prix: 189 934 €.
La limousine électrique: Mercedes EQS
On aurait pu croire les constructeurs allemands à la traîne en matière de développement de véhicules électriques. Ils sont prêts. Notamment Mercedes qui dégaine une limousine particulièrement aboutie. Sur le papier, l’EQS lève toutes les réserves inhérentes à la voiture électrique. L’autonomie? Cette limousine, qui révolutionne les codes stylistiques avec sa silhouette bicorps avec hayon, annonce 780 km. Une prouesse résultant de la combinaison d’une aérodynamique particulièrement soignée (Cx de 0,22) et d’une batterie de très grande capacité (107,8 kWh).
La durée de chargement? L’EQS devrait pouvoir récupérer 300 km d’autonomie en 15 minutes sur une borne ultrarapide. Ce vaisseau de la route se permet en prime de révolutionner l’univers intérieur avec un vaste écran tactile recouvrant toute la largeur de la planche de bord. Accéder au panthéon de la voiture électrique impose quelques inconvénients. L’espace arrière n’est guère généreux pour une voiture de 5,21 m et la masse dépasse 2,5 tonnes. Son prix ne sera pas à la portée de toutes les bourses: au moins 120 000 euros.
Mercedes EQS – Puissance: 328 ch; Couple: 568 Nm; Dimensions (L x l x h): 5 216 x 1 926 x 1 512 mm; Coffre: nc ; 0 à 100 km/h: 6,2 secondes; Consommations: 15,8 kWh/100 km; Prix: nc €.