Il faut bien dire que c’est en Formule 1 qu’Aston Martin enregistre en ce moment ses plus beaux succès. Certes, Fernando Alonso n’a pas pu encore concrétiser la vélocité de sa monoplace par une victoire mais au grand prix de Monaco, l’Espagnol a terminé sur la deuxième marche du podium. Sur le terrain de la série, la situation est plus contrastée. L’an dernier, le constructeur anglais, qui célèbre ses 110 ans, n’a vendu que 6 412 véhicules, moitié moins que Ferrari. Malgré des volumes en augmentation, la firme anglaise n’a pas pu éviter d’essuyer des pertes importantes, de l’ordre de 528,6 millions de livres sterling. L’injection d’argent frais était devenue inéluctable car, outre l’explosion des coûts de production, de distribution et de commercialisation, Aston Martin doit trouver les moyens de financer la transition écologique. C’est ainsi que le chinois Geely, déjà propriétaire de Volvo et actionnaire de Smart, est venu au secours de la marque préférée de James Bond. Le géant chinois a déboursé 234 millions d’euros, devenant le troisième actionnaire d’Aston Martin avec 17 % du capital.
C’est dans ce contexte que la firme de Gaydon renouvelle le porte-drapeau de la famille des modèles de grand tourisme. Chargée de succéder à la DB11, la DB12 est la première d’une série de six nouveautés lancée dans les deux ans à venir. Les lignes sont dans la continuité de la DB11 mais la calandre est plus agressive. Au total, la DB12 revendique plus de 80 % d’éléments nouveaux, principalement autour du châssis rigidifié, des suspensions et du groupe motopropulseur. Contrairement à ce que sa désignation suggère, la nouvelle GT n’est plus propulsée par un V12 mais par un V8 biturbo 4 litres d’origine Mercedes-AMG. Si le V12 n’est pas abandonné, la DB12 n’y aura pas droit. Quant au V8, il s’agit d’une version légèrement dégonflée de la mécanique du DBX 707. Sous le capot de la berlinette, il délivre tout de même une puissance de 585 chevaux à 6 000 tr/min et un couple de 800 Nm entre 2 750 et 6 000 tr/min. Il reste associé à une boîte automatique ZF à 8 rapports. Les 100 km/h sont atteints en 3,6 secondes au lieu de 4,1 secondes précédemment. La vitesse de pointe progresse pour s’établir à 325 km/h.
Côté châssis, la dernière berlinette Aston Martin ne succombe ni à la transmission intégrale ni aux roues arrière directrices mais pour la première fois à Gaydon, le différentiel arrière électronique E-Diff effectue son entrée.
Enfin, les designers n’ont pas oublié que la DB12 est avant tout une berlinette de voyage. L’espace intérieur a été entièrement repensé autour d’une nouvelle planche de bord et d’une console centrale surélevée. Cette dernière accueille, en dessous des buses d’aération, l’écran multimédia tactile. Quand au combiné numérique d’instrumentation, il est entièrement personnalisable. On peut ainsi conserver les cadrans à aiguille.
Le lancement de la DB12 interviendra au troisième trimestre 2023. D’ici-là, Aston Martin aura présenté au moins un autre modèle.
