BYD: retenez bien ces initiales, qui se prononcent «bi-waï-di». Abréviation de «Build Your Dreams», le constructeur de Shenzhen veut inonder le monde entier de ses voitures électriques. Il a les moyens de ses ambitions, maîtrisant parfaitement la technologie des batteries dont il est devenu l’un des leaders mondiaux en moins de vingt ans.
Ses 70.000 ingénieurs déposent chaque jour une quinzaine de brevets. Plus de 4,5 millions modèles BYD électriques circulent dans le monde. Rien qu’au premier semestre de cette année, 1 million de modèles ont été produits. L’arrivée de la marque chinoise sur les principaux marchés européens autour d’un modèle de distribution traditionnel – rien qu’en France, BYD vise près de 100 points de vente en 2025 – va mécaniquement accroître les volumes. L’un des fers de lance de cette offensive est la Dolphin, une berline 5 portes qui, avec une longueur de 4,29 m, une largeur de 1,77 m et une hauteur de 1,57 m, affiche sensiblement le même gabarit que la VW ID.3.
Une coquille d’huître
Dotée d’une silhouette équilibrée bien dans les canons européens, la Dolphin va aussi trouver sur sa route la Renault Megane Electric, mais à un tarif autrement plus compétitif. De 28.990 euros, pour le modèle à batterie de 44,9 kWh, à 35.990 euros (hors bonus de 5000 euros) pour la finition Design que nous avons essayée. Cette version haut de gamme dispose d’une batterie de 60,4 kWh de type lithium-fer-phosphate sans cobalt autorisant, selon notre ordinateur de bord, une autonomie de 433 km. Comme l’ID.3, elle alimente une machine électrique de 150 kW (204 ch) assurant une vitesse de pointe de 160 km/h.
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Son appartenance au thème stylistique Océan de BYD se vérifie avec un tableau de bord en forme de vague et des buses de ventilation latérales intégrées dans une cavité ressemblant à une coquille d’huître! Conséquence d’une architecture presque monospace, la compacte chinoise dispose de fenestrons sur le pare-brise qui entravent légèrement la visibilité latérale et impose une profondeur inusitée de la planche de bord. BYD a manifestement bien préparé son affaire: l’ergonomie s’approche des références européennes. On se promène ainsi dans les menus et les pages du système multimédia par un simple balayage d’un doigt sur l’écran, comme avec un smartphone.
C’est l’une des attractions de la Dolphin: l’écran 12,8 pouces bascule, selon l’envie du moment, en mode portrait ou paysage, à l’aide d’un bouton sur le volant. En roulant, on peut même activer les caméras pour visualiser les abords immédiats du véhicule. Si le véhicule fait le plein de rangements et d’équipements de confort et de sécurité, la qualité des matériaux et les assemblages sont en retrait, multipliant les éléments en plastiques durs. À noter que l’espace arrière généreux pour une voiture de cette taille. Les dossiers de la banquette (1/3-2/3) se replient pour passer d’un volume de coffre de 340 à 1310 litres.
Belle vivacité sur autoroute
Contact activé, il faut quelques secondes avant de trouver la commande de la transmission située sur un bouton rotatif, à l’extrémité gauche des boutons de raccourcis de la climatisation. La Dolphin démarre en souplesse mais les aides à la conduite vraiment intrusives gênent rapidement la progression dans le trafic. Sur l’autoroute, la BYD fait preuve d’une belle vivacité (0 à 100 km/h en 7 secondes), accédant rapidement à la vitesse autorisée.
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À l’issue d’un parcours varié parcouru sous une forte chaleur, la consommation a oscillé entre 15,2 et 17,5 kWh. Une belle sobriété qui laisse augurer d’une autonomie proche des valeurs revendiquées par BYD. Si nous n’avons pas pu tester la recharge, les valeurs sont en deçà des performances des rivales. La puissance de charge ne dépasse pas 88 kWh en charge rapide, ce qui nécessiterait 29 minutes pour que la batterie passe de 30 % à 80 % de capacité. Une faiblesse compensée par la présence de la technologie V2L, permettant de recharger des appareils électriques à 3,3 kW.
Restait à franchir un dernier obstacle: le comportement routier. Et là, il faut bien dire que le fossé est énorme avec les références européennes. La Dolphin dispose d’une piètre adhérence qui peut conduire à des situations dangereuses sous la pluie. La faute à une monte pneumatique chinoise de mauvaise qualité. Ce défaut compose avec un roulis important qui appelle à la vigilance lors des changements d’appui et des manœuvres d’évitement. Si elle veut éviter de faire trop de vagues, la Dolphin doit d’urgence revoir sa copie dans ce domaine.